LE MARI DE L’ÉCRIVAINE

3 contes

LE VENT DU SUD M’A DIT 3 contes

Elle se lève tôt. Cinq heures du matin. Le chien l’accueille, ou parfois il dort, dégouté de ces levers intempestifs qui dérangent son sommeil de bête.

Son mari dort, du sommeil du juste ou parfois, il ouvre un oeil, vigilant aux états d’âmes de sa moitié d’écrivaine !

Ecrivaine, quel vilain mot, il y a vaine et vraiment l’écrivain se dit que jamais jamais elle ne pourra se dire écrivaine. Déjà que ce métier contient parfois toute la vanité du monde alors s’il faut être vaine en plus d’écrire non, non et non. Souvent elle pense que son métier consiste à dire non aux choses perturbatrices de l’exercice de son art. Les courses, la lessive, se préoccuper des enfants, de la bonne marche de la maison mais non, elle sait que ces tâches quotidiennes, inscrites dans son quotidien, inspirent ses lignes et  ancrent son écriture dans la réalité.

Car en plus d’être difficile et exigeant, l’art d’écrire peut toucher aux nuages et faire s’envoler celui qui s’y adonne. Sorte de narguilé cosmique et irréel, il envoie celui qui y entre dans un imaginaire sans fin. Sauf , sauf si l’écrivain(e) décide de publier !

Ah publier, heureusement l’écrivain qui, avant, devait prendre son bâton de pélerin et courir le bon vouloir des maisons d’édition, heureusement au XXI siècle, l’écrivain(e) a internet !

L’écrivain peut alors, à loisir, publier et recueillir les avis de ses lecteurs ou pas !

Est-ce que ça change fondamentalement le rapport de l’écrivain à ses lecteurs ? Est-ce qu’un “vrai “écrivain est celui qui trouve un éditeur ? Elle n’est pas loin de le penser mais elle ne se pense pas écrivaine ! Elle écrit page après page et essaie d’apprendre de ses écrits, de ses erreurs, de ses lecteurs..

Elle est juste un artisan de l’écriture, qui façonne ses lignes jours après jours, avec son quotidien, ses soucis, son mari et ses enfants..Elle est un écrivain qui écrit au féminin, avec un mari vigilant au bien-être de sa moitié

d’écrivain .

Bonne semaine

SARAHLOUP

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1 Commentaire

  • Reply
    parpaillote
    14 mars 2016 at 11 h 53 min

    C’est un peu le sujet que Nancy Huston traite dans son livre “journal de la création” et Virginia Woolf dans “une chambre à soi” heureusement les temps ont changé où Virginia écrivait : “il faudra bien des années encore, je crois, avant qu’une femme ne puisse s’asseoir pour écrire un livre sans se trouver en face d’un fantôme à abattre, un rocher contre lequel se briser ” Date: Mon, 14 Mar 2016 05:39:22 +0000 To: reneelucie.beauvieux@dartybox.com

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