Un dîner trop salé !

le pont de pierre à Bordeaux

Bordeaux, vue depuis la Rive Droite

Hier soir, je dinais avec des amis dans un restaurant assez baroque et conformiste en terme de décor.

Il faisait beau .  J’étais d’humeur badine, j’avais envie de m’amuser. Aux “épis”, sans doute parce qu’être aux “épi” c’est top, en mai, à Bordeaux. Mais voilà, mes amis ne goûtent ni la foule, ni les “évènements” up to the place !  J’ai du me contenter de ce restaurant, dans lequel je n’aurais jamais mis les pieds, si on ne m’y avait conviée !

La chaleur de l’amitié, le plaisir de retrouver des personnes aimées pas vues depuis longtemps, le bon vin, un ami qui se place à mes côtés :  “fais-moi rire”, tout cela concourt à me placer dans une envie de légèreté, de plaisanter et de faire rire.

Le premier plat arrive , oh stupeur, le plat ne comporte aucun assaisonnement, pas de sel, pas de poivre, pas d’épices.. Fade et insipide, le plat, très joliment agencé s’appelle “quelque chose avec des asperges” ! en verve, j’avise la serveuse, une jolie femme toute en formes et très sensible à l’ humour : ” le cuisinier n’est pas amoureux, n’est-ce pas !” elle se retourne :  “?”, “le plat manque de sel “,  (quand un plat est trop salé , le cuisiner est  fou ou amoureux) .

Elle virevolte, joue des hanches, part en cuisine et revient , ” le cuisinier ne sale pas les plats car on ne cesse de lui faire des remarques sur l’excès de sel nuisible au cholestérol ou à la santé alors il ne sale plus du tout !”

Nous nous regardons et restons interloqués devant autant d’aplomb et de fourberie ! On en a déjà entendu des craques mais là c’est le pompon ! Les plats se suivent , sans goûter, je sale et poivre abondamment, oh miracle même le gâteau au chocolat était salé !

Je me suis prise à penser que le cuisinier entretenait là, un dialogue avec moi, que peut être il me fixait un rendez-vous galant pour que nous discutions cuisine et salaisons.. La serveuse me regarde goguenarde et me tend un café… salé.!!

Peut être que le cuisinier, à bout d’arguments tourne le dialogue à la monomanie, je ne vais pas l’attendre finalement à la sortie du restaurant, je vais plutôt aller faire un tour aux “épis” guetter the place to be et me rassurer sur le fait que le monde tourne toujours de la même façon, avec du pain, des jeux !! et un peu de bon vin !!!

J’adore entendre les gens rire et le bruit des verres s’entrechoquer, j’adore les nuits légères du moi de mai, à Bordeaux, le temps est suspendu, la ville devient impalpable, évanescente, un tantinet roublarde .  La lune me sourit. Vers une heure du matin, je pédale dans l’allée où les noctambules s’attardent et finissent leur dernier verre , la nuit est douce,  j’ai soif , le dîner était trop salé …

Un couple se retourne ,

c’est le dernier bar au bout de l’allée, le cuisinier et  la jolie serveuse tendent leurs verres vers moi, une salière à la main…

SARAHLOUP

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1 Commentaire

  • Reply
    parpaillote
    30 mai 2016 at 5 h 46 min

    Tu as le chic pour donner une ambiance, avec humour tu désignes les moindres détails. On aimerait bien pédaler avec toi sur ces bords de Garonne… Date: Sun, 29 May 2016 08:55:23 +0000 To: reneelucie.beauvieux@dartybox.com

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