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    “L’IMPORTANT EST DANS LE REGARD ET NON DANS LA CHOSE REGARDÉE”

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    C’est vrai qu’en cette rentrée, je pêche plutôt par un excès d’optimisme, et, comme je rentre du bout du monde, je trouve toujours que nous avons beaucoup de chance et beaucoup de confort, en France.

    Alors, comme je vis à Bordeaux et qu’à Bordeaux nous avons un petit bijou de musée, niché au coeur de la ville, caché aux non initiés, je vais partager avec vous ma dernière trouvaille !  Je suis allée voir l’exposition du musée B. Magrez, au château Labottière, de JonOne, artiste passé du street art à l’art tout court, ce qui, pour moi, est de toute façon toujours le cas.

    Car lorsqu’on regarde , les oeuvres des artistes des rues, le street art éclate, par sa singularité, sa vivacité, sa jeunesse, son dynamisme, et son insubordination, ce qui est l’obligatoire de l’art.

    Le graffe est un art à part entière assurément.

    Que ce soient, Bansky, JR, Eddie Colla ou  JonOne, ils partagent tous un amour et une grande connaissance de l’art moderne. Au croisement entre la peinture et la photographie, des artistes comme JR, sont insaisissables et nourrissent leur travail de leur révolte même.

    Bansky, est un artiste anonyme, et qui tient à le rester. Qualifié d”‘art terrorist”, en français, terroriste de l’art, il adore transgresser les règles, provoquer, choquer pour perturber les regards bien pensants de nos contemporains et interroger sur certains faits de société, ou décisions adoptées par des leaders mondiaux. Son art est là pour interroger et délivrer des messages souvent en forme de questionnement ou de messages très clairement et volontairement subversifs.

    L’exposition qui ferme ses portes aujourd’hui, chez B. Magrez, honore deux artistes qui se renvoient la balle, JonOne et Maï Lucas.

    Maî Lucas est une artiste photographe, dont le travail souligne  et suit la Hip Hop culture, et aussi, les manifestations personnelles et intimes que sont les tatouages. “”tattoo, 125 St” est une série de portraits intimistes de jeunes américains”, dont l’artiste saisit l’expression au travers de leur gestuelle ou d’une corporéité, mise en valeur dans ses clichés.

    “Je prends des photos de ce que je respecte…Je me sens toujours la soeur, la mère, l’amoureuse de la personne que je vais photographier.. la plupart de mes modèles ne me connaissent pas. on partage un instant comme on partagerait une danse, et puis la vie reprend son cours. Pour moi, le gens sont comme des couleurs ou des notes de musiques…” Maî Lucas

    JonOne, est né en 1963, d’origine dominicaine, il s’impose comme une figure majeure de la culture graffe.

    Il commence à graffer en 1980, avec son ami White Man, dans le métro de Harlem.Progressivement et grâce à l’influence de A-One, il se met à penser que son art est sérieux et le considère comme autre chose que du vandalisme et de la révolte.

    En 1987, il s’installe à Paris et  peint sur des toiles, en plus de ses graffes.

    Il réalise d’immenses toiles où explosent les couleurs et la gaieté, où le mouvement domine et structure la toile. Le mouvement et les couleurs sont la signature de l’art de JonOne.

    Et c’est ce qui m’inspire tant. Ses toiles sont des explosions de couleurs, un hymne à la joie et au mouvement, comme si le mouvement devenait couleur, comme si on pouvait peindre la chaleur et l’amour de la vie..

    Un jour si votre route croise la sienne allez y !!

    Sarah Loup