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    MAUVAIS GENRE !

     

    Avant je ne pouvais pas lire d’autres auteurs, en même temps que j’écrivais. C’était difficile d’être en même temps dans l’univers de l’auteur et dans le mien.

    Mais ça c’était avant. Maintenant, je laisse mes héros vivre leur vie, parfois même, ils s’en inventent une tous seuls et moi je suis à la traine . Ils m’échappent et s’en vont filer le guilletdoux et raconter des fadaises à la belle de leur coeur. Moi, l’auteur, je ne suis pas au courant, à tel point que j’y perds mon latin , quand au matin je les retrouve et qu’ils en sont 25 pages plus loin que celle où je les ai laissés la veille !

    Par exemple, je pensais écrire une histoire sur les morts et j écris une histoire sur les loups ! Les loups et les morts n’ont aucun rapport, me direz-vous. Justement non , ils n’en ont aucun, sauf celui qu’ils s’inventent.

    Victor, mon héros actuel, ne l’entend pas de cette oreille. Lui, il veut être un loup point final, et pas du tout aller chez les morts, ma première idée. Je cède, c’est toujours le héros qui gagne, enfin chez moi. Je suis un auteur laxiste au fond, mes personnages font ce qu’ils veulent.  J’ai même du mal à les suivre.

    D’ailleurs imaginez, je ne sais pas si je suis un auteur ou une auteure… Faute de genre, faute de choix, faute de mieux, autant choisir le mauvais genre, et, comme disait ma grand-mère, en fronçant les sourcils et regardant une de mes amies qui me fascinait, justement à cause ce ça :

    — elle a mauvais genre !

    J’adore le mauvais genre, et le mauvais goût. Au fond c’est beaucoup plus drôle que le bon ! Mais je m’égare, les auteurs s’égarent souvent, et les auteures ont mauvais genre…Que voulez-vous, je préfère souffrir d’aimer trop, que pas assez, je préfère aimer à la démesure que d’aimer à moitié, et “mourir du mal d’aimer”, “aimer à en mourir, mais c’est un peu aussi pour en vivre”.. disait Aragon, encore les morts c’est une obsession !

    “Genre”, disent les ados d’aujourd’hui, décidément, le genre fait partie des moeurs, des mots, des maux aussi sans doute , est-ce ma faute si le genre me fait défaut…que voulez-vous, je suis mauvais genre !

    BHP