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    L’ÉCRITURE EST LE MIROIR DE L’ÂME

    Troisième roman : Victor, le Loup-Enfant

     

    Il faut se méfier du miroir que nous tend l’écriture !

    Alors que j’écris mon 3 ème roman, je pensais écrire un personnage qui emprunte des traits de personnalité à mon frère et à mon fils… Tantôt de l’un, tantôt de l’autre, et aussi un peu de lui tout seul, de lui en tant que personnage à part entière. Nos personnages sont des composites, des mosaïques, faits de petits morceaux des uns et des autres, le rire de l’un, la bizarrerie de l’autre. L’autisme de l’un et la détermination de l’autre, au début tout au moins. Ensuite ils partent, s’émancipent et prennent du corps et de la matière, ils prennent leur envol, dans et vers l’histoire . L’écriture est un vaudou, on façonne des personnages en terre, et puis pendant votre sommeil, ils s’animent et vivent leur vie. Votre histoire prend un tour nouveau et vous êtes à la traine…vite il faut la rattraper !

    J’étais en panne, je ne parvenais pas à écrire la fin. Alors j’ai changé un élément du récit, un seul, et soudain tout s’est ordonné, tout est devenu clair, tout s’est organisé.

    Mon héros allait mourir. Je ne fais pas mourir mes enfants d’habitude, ils évitent la mort, de peu mais ils l’évitent, en tout cas Lila l’a évitée.

    Victor, lui, va mourir.  C’est la logique du récit et c’est ma décision d’auteur. A moins que.. il ne devienne véritablement un loup, à moins qu’il n’assume son moi-loup.. à moins que…Le loup soit le plus fort.

    Hier, j’ai rendu visite à mon frère, c’était très triste,, malgré mes cris, mes hurlements, et mes accès de rage, malgré les éclats de rage contre ceux qui, pourtant font de leur mieux et ne peuvent pas infléchir le cours du temps. On me dit des mots lénifiants. Sûrement, je comprends, ce sont les mots que l’on dit dans ces cas là… Mais, je déteste les mots vides, les mots valise qui sont prêts à tout, les mots prêts-à-porter, les mots grande-consolation qui ne consolent de rien, les mots compromission, les mots vagues…Mais ce sont des mots apaisements, pour ma mère qui a tant et tant enduré…

    Je suis et je reste une battante, je me bats, un point c’est tout. L’écriture est mon combat, mon refuge, mon remède, ma guérison, mon filtre magique, mon filtre d’amour, mon rite vaudou, mon miroir magique. Troublant, le miroir que nous tend l’écriture, nous donne une prescience des évènements, une pré-conscience des choses, telle qu’on pourrait se penser devin. J’aimerais bien être devin.. alors j’en mets dans mes histoires. A propos, mon histoire a pris un tournant décisif, qui me conduit à la réécrire, en partie même si elle en devient plus cohérente et sans doute, plus forte.

    Mais non, l’écrivain n’est pas devin, il écrit au coeur des choses de la vie. Et les choses de la vie ont la même logique dans l’écriture et dans la vie..  L’histoire suit le même cours sur la page et dans la vie…Victor va suivre son destin, son destin d’enfant-loup .

    Miroir, mon beau miroir…Dis-moi qui… de lui ou de moi tire les fils du temps, de lui ou de moi crée ou est créé, de lui ou de moi vit ou est vécu …Dis-moi si mes mots peuvent te faire vivre ou mourir..

    dis-moi qui….aime et est aimé

    BHP