PARTIR , encore ?

 

 

une petite fille regarde le monde des adultes

une petite fille, une indienne guatémaltèque guette le tohu-bohu des hommes…

Je n’aime pas partir.

J’ai peur de ne jamais revenir, de tout perdre. Peur de l’étendue du ciel, de l’absence qui m’attend au bout du chemin. Je n’aime pas l’absence, ton absence et celle de la nuit.

J’ai peur d’être seule dans le noir.

 Je déteste les aéroports. Les gares sont plus abordables, avec leur brouhaha désordonné, je m’y retrouve davantage.

J’ai peur de laisser ceux que j’aime, les arbres et les chiens, les gens aussi. Les étoiles sont les même de l’autre côté de la terre, et j’ai peur de ce que je découvre dans le rire d’une enfant. La nuit, au coeur de l’Amazonie, je découvre que la noirceur des hommes égale leur beauté.

Au coeur des villes, luit la tristesse des mondes et les enfants jouent avec une libellule blessée, se détournent de leur victime, fuient à leur tour les bourreaux qui approchent.

Le monde se désaxe et l’enfant suit la nuit qui vient à grands pas, sous les bombes. Il n’y a aucun endroit pour se cacher, le soleil éclatant et blanc, et la peur au bout du ventre. Il n’y a aucune cachette juste le sable à l’infini, et les dunes. L’enfant a commencé à courir, poursuivi par les chiens. Sa mère a fermé les yeux pour ne pas voir l’éternité du monde s’engloutir en une seconde…

SARAHLOUP

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