By By le poète

Sa voix dans le silence sonne des frissons,

il s’agenouille pour chanter et c’est un miracle à chaque fois.

Une voix d’ alcôve, comme on murmure, une prière, un envoûtement, une étincelle dans la nuit.

A chaque  disque, éternel.

Fidèle à lui même, à son public, à moi, à nous. Une étincelle ne devrait jamais mourir !

Cette voix, cette poésie, ce spleen, inclassable, ailleurs toujours et à jamais.

Quels textes, quelle poésie, ...Leonard !

Je l’ai pensé immortel, atemporel, éternel, la mort allait l’oublier, le laisser vivre pour rêver tant d’amour !

Il a eu l’extrème délicatesse de disparaitre avant de voir l’Amérique se parjurer…

Suzanne, So long Marianne, Hallelujah..

Léonard Cohen always..

SARAHLOUP

LA LUNE ROUGE

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La lune était rousse, tout au dessus du monde

Enorme et blonde, elle s’est faite rousse au fil de la nuit

Un lune rouge a regardé le monde

Les Lucioles et les anges se sont consultés,

Jamais de mémoire d’Ange on n’avait vu lune pareille

Les enfants et les feux ont chanté

La lune rouge

Au milieu de la nuit la lune a pleuré

Ses larmes rouges ont envahi le monde

Les enfants et les elfes s’en sont allés

Une lune de sang est tombée sur le monde

vide de tout amour, vide de tout

Et le monde s’est perdu

Dans la nuit, une voix s’est mise à chanter

Sur le monde endormi

 La lune rousse a versé une ultime larme

et elle a disparu,

une fée est née , au point du jour

SARAHLOUP

 

 

Dans la famille Trump , je demande la femme…

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Moi, dans la famille Trump, je demande la femme. Belle indiscutablement, elle pose, en embuscade, derrière son troublion, provocateur, perruqué peroxydé de mari.

Elle parle, (peu), comme on suce un sucre d’orge. Plus jeune que sa fille à lui, fille de la très redoutée Ivana, ancienne madame Trump. Elle n’a pas d’enfant avec lui, ou si peu. Ou bien serait-ce le jeune garçon qui se tient systématiquement derrière, pour faire oublier qu’à l’âge d’être grand-père, il est assez vigoureux pour avoir un fils de 10 ans ! et combler une si jeune et jolie femme! Elle vient des pays de l’Est, elle est Slovène, enfin il parait, ou ce qu’il en reste car toute les fabrications maisons, inside her, sont made in occident. Il l’a sans doute achetée, mais on ne dira rien c’est juré, du catalogue où il l’a trouvée .

Non, je plaisante mais quand même, elle ne vous semble pas louche avec ses lolos siliconnés, son sourire carnassier, ses faux cils, ses cheveux impeccablement brushés, sa beauté surfaite et refaite. Ou alors c’est une espionne ? Non? Non, vous n’y croyez pas, tant pis  j’aurais essayé !

Tout l’inverse de Michelle! ah Michelle : belle, noire, sculpturale, môm super môm, femme de Barack, mais pas que. On dit que c’est elle qui l’a trouvé dans son étude d’avocate, où il était stagiaire; elle qui, l’a aidé soutenu, révélé et épousé.  Indiscutablement, tellement féminine :  un sourire, une taille, une prestance.. La grande classe, le rêve américain, le style, le sourire, les enfants et les chiens avec, sur leur dernière photo ! Elle donne envie de se blottir dans ses bras ronds et dorés, et de rire avec elle aux blagues qu’elle fait (peut-être) sur les nouveaux arrivants.

Je ne sais pas vous, mais je préfère la famille Obama, même si évidemment on peut discuter. Tellement classe, tellement moderne, tellement hype, tellement bobo, peut-être un peu trop conforme, un peu trop parfaite sans doute, mais ils sont si beaux !

Oui sûrement mais face à la vulgarité de la famille Trump, j’avoue que je préfère vraiment Barack et sa famille !

Barbie, à qui Paris a consacré une exposition, a de beaux lendemains devant elle !!

sarahLoup

AMOURS DE FILLES…

quelque part à Buenos Aires

quelque part à Buenos Aires

Quand elle poussa la porte de la boite à l’enseigne faiblement éclairée, d’une rue à l’écart des grands axes passants de la ville, les conversations s’arrêtèrent.
Belle indiscutablement, elle était également d’une taille au dessus de la moyenne. Un corps aux proportions parfaites, une poitrine généreuse, des fesses rebondies et fermement sculptées par des parcours quotidiens de course à pied.
Elle se dirigea vers le bar et embrassant la salle presque vide du regard , elle sortit un fume cigarette et d’une voix grave et voilée aux sonorités rauques et légèrement scandinaves :
qui dirige cet établissement ?
Le barman, un beau mec aux biceps non moins sculptés que les fesses de la dame, lui coula un regard appuyé .
Moi !, une femme se dirigeait vers la nouvelle venue, petite, nerveuse, aussi brune que l’autre était blonde, elle tira un tabouret sur lequel elle se jucha, en croisant ses fines jambes nerveuses. Une mini jupe en agneau plongé soulignait la sveltesse d’un corps parfait, aux proportions généreuses et équilibrées.
L’autre salua son interlocutrice d’un long regard appuyé. Le barman lavait les verres à grande eau histoire de rafraichir une atmosphère qui venait soudain de s’élever de plusieurs degrés….

SarahLoup

Julien Doré OR NOT ?

Paut-on aimer Julien Doré, son air d’archange doux et sa voix cassée, sa musique inégale, ses textes poètiques.

Ou est-ce une faute de goût, un music faux-pas comme il y a des fashion faux-pas. Est-ce le blues du dimanche matin, le lendemain d’une soirée grisée , quelques traces d’alcool pas encore dissipées.

Moi j’aime bien, je me dis que oui il est perfectible, (qui ne l’est pas), mais j’aime bien son univers, pas sa petite moto ni son chalet en haut des alpages, mais j’aime un son qui insiste et traine sur les dunes désertes, et parfois non, je n’aime pas, il m’agace, trop victime à mon goût. Et ensuite, il m’émeut.. je n’achète pas ses CD, pas encore, mais je le suis sur youtube où il accumule des milliers de vues, pour des indécis qui comme min attendent d’être vraiment conquis.

Alors un jour peut-être un dimanche matin…dans la brume électrique…pour quelques notes…une belle mélodie, une jolie poésie…why not ?

Sarahloup

LE CIEL ATTENDRA

Beaudelaire, parmi un des ces poèmes les plus célèbres

3 vers les plus célèbres de Baudelaire

LE CIEL ATTENDRA, est un film à mi chemin entre la fiction et le documentaire, servi par un jeu des acteurs extraordinaire. Pour ceux que la façon dont des jeunes gens peuvent se laisser embrigader par les rabatteurs de l’état islamique et partir se faire tuer en Syrie, interroge, pour ceux dont j’étais qui pensent que non cela ne peut pas m’arriver, pour ceux qui pensent leurs enfants à l’abri alors que les réseaux sociaux facilitent les intoxications des jeunes en soif d’idéal, un film remarquable de justesse et d’authenticité.film documentaire poignantFort, violent par sa justesse de ton, il faut voir ce film pour comprendre que non, personne n’est à l’abri. Ils peuvent influencer n’importe lequel de nos enfants. Peut-être seule , une mise en garde et des informations sur le véritable Islam qui n’a rien à voir avec cette caricature d’Islam radical et tyrannique, peut contribuer à éviter de telles dérives, pour savoir aussi que nous sommes tous susceptibles de nous laisser influencer par des gens qui pratiquent des méthodes basées sur de véritables embrigadements calculés, réfléchis, planifiés, une intoxication psychologique, visant les jeunes filles pour en faire de la chair à djihadistes , une fois passées en Syrie.

Un film juste, authentique, qui fait froid dans le dos !

C’est terrible, poignant, et extrêmement fort.

A voir absolument

SARAHLOUP

 

LES AMOURS ENFANTINES

les amours de l'enfance

Mais le vert paradis des amours enfantines.. Les amours de l’enfance sont les plus intenses, ce sont aussi celles que l’on n’oublie jamais

SarahLoup

D’amour et de mer..

Lorsque j’ai commencé à écrire mon roman, je ne savais pas à quel point la présence de la mer était importante.

J’ai toujours vécu à côté de la mer. La mer est un refuge pour moi. J’aime me balader sur une plage en hiver, et j’ai toujours envie de me réfugier dans les vagues et la houle. j’adore les livres de Hugo Verlomme , qui est un de mes auteurs préférés.

J’aime la mer à contre temps , les plages désertes sous la pluie en hiver ou sous un soleil de plomb.

J’aime le contraste entre l’océan et le Bassin d’Arcachon ,  la sauvagerie de l’un et le calme de l’autre. J’aime revenir de l’océan, grisée par trop de soleil, de sel, de vagues, vers les eaux apaisantes du bassin; comme si toujours il y avait une mer pour calmer la colère de l’océan.

Petite, je croyait que l’un était fiancé à l’autre, le bassin était le fiancé de la mer. Un jour mon grand-père m’a dit que la dune était la fiancée de l’océan, je ne l’ai pas cru, je suis repartie jouer .

Les mots se balancent sur la houle de l’Atlantique et j’aime y découvrir l’odeur de l’océan.

Dans l’Enfance en bandoulière,l’Enfance En Bandoulière, , mon dernier roman, Charlotte et Thadéus partent de Paris pour Madrid . Mais le destin leur joue des tours et ils se retrouvent sur le Bassin d’Arcachon , au banc d’Arguin, très précisément. Charlotte et Thadéus s’aiment comme des grands.. à moins que ce soient les grands qui s’aiment comme des enfants . Ce roman parle d’amour, du premier amour, celui que l’on n’oublie jamais.

Brigitte Hue-pillette

Il était une fois un banc ..

 

Elle guette et attend

UN guetteur à côté du banc d’arguin

Il existe à l’entrée du Bassin d’Arcachon, un endroit magnifique et unique, appelé le banc d’arguin ..

Dans mon roman, “L’enfance en Bandoulière” ,Charlotte et Thadéus deux enfants perdus dans les dunes blanches du banc d’Arguin vont s’aimer là au milieu des vagues , du sable et des oiseaux, comme, dit-on, on n’aime qu’une fois, la première fois..

Mais pourquoi deux enfants ont-ils échoué dans cet endroit un peu perdu et pourquoi sont-ils seuls ?

C’est l’histoire que raconte ce roman,  à paraitre dans 8 jours ..Dans toutes les bonnes librairies et les autres

Brigitte Hue-Pillette

 

 

 

LES AMOURS DE L’ENFANCE

Deux enfants et le grand amour

Deux enfants partent sur les routes..

Charlotte et Thadéus, 11 et 12 ans partent sur les routes pour chercher la mère du garçon, dans  l‘Enfance En Bandoulière

Ils vont rencontrer des adultes hauts en couleur, qui vont les aider ou les empêcher de poursuivre leur but. De Paris à Madrid en passant par le Bassin d’Arcachon, ils vont s’aimer et se perdre..

Mais pourquoi une mère abandonne -t-elle son enfant ?

SarahLoup

LES ELFES DU TEMPS

 

voyage; TEMPS ;échappées belles;Méditerranée

LE CHEMIN BLEU

Souvent la nuit, je m’éveille et ils sont là.

Comme des anges blancs,

Des nuages évanescents,

Des rêves interlopes,

Un air de jazz dans la nuit.

La lune s’enfuit, masquant sa nudité,

Une présence bleue.

les elfes du temps 

Ne demandez pas qui ils sont ni ce qu’ils sont, ils sont là . Ils ne le disent pas, ne parlent pas, ne respirent pas. Ils choisissent l’aube brune ou le soir après minuit,  ils se glissent dans l’interstice du jour, entre deux nuages, comme un clin d’oeil. Silhouettes pâles et transparentes, ils voyagent à mes côtés depuis que je suis toute petite, et souvent, très souvent ils peuplent mes nuits.

Ils m’ont amenée à écrire, et me glissent leurs mots à l’oreille. Il faut tendre l’oreille pour surprendre leurs mots lancés dans le vent ou la brise nocturne, et attraper le sourire d’une étoile.

Aux  heures blêmes fraiches l’été, noires l’hiver, ils me tirent par le bras et me demandent de les accompagner. Ils me laissent en paix , dès qu’ils m’ont réveillée, ce qui m’a longtemps fait croire qu’ils détestent la solitude… comme moi. Je n’ai jamais cherché qui ils sont, j’aurais trop peur de les perdre.

Un jour où j’étais triste, ils sont venus m’accompagner, pour ne pas me laisser seule. Ils ont mis un doigt sur les lèvres et se sont éclipsés au petit matin. Ils sont les elfes du temps. Ils volent les heures au temps Ils sont ogres pour dérober à l’horloge son bien le plus précieux.

Le temps file et ne s’arrête pas. Le temps où les hommes ne se regardent pas, ne pensent pas, ne rêvent pas,  occupés à faire en oubliant d’admirer les orages,

l’été qui arrive,

la mer qui gronde,

l’enfant qui pleure,

l’oiseau qui volète, le chat qui rôde, l’abeille qui bourdonne . Ils ont pour messagère l’araignée qui file sa toile avec leur rêves inédits.

Cette nuit, ils m’ont réveillée pour que je vous parle d’eux, et m’ont donné un poème pour ne pas les oublier…

 

LES VOLEURS DE TEMPS

si j’ai pleuré

tu ne me l’as pas dit
mes rêves sont peuplés de strates interlopes
la valse des tortues et le rire des chats
je t’aime

 tout amour est démesure
jamais je ne saurai t’aimer aux temps jadis
tombent  tombent les larmes du ciel
les roses tristes tendent l’oreille au chant du rossignol
nous ne partirons plus écouter le rire d’une enfant
la main tendue et sa menotte ouverte
pour un rire du vent du sud ,

les larmes du temps
je partirais sur les routes

mon coeur en bandoulière

j’irai j’irai chercher

les voleurs de temps

SARAHLOUP

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UN SOUPIR D’ÉTOILE

il veut que vous l'accompagniez

Venez écouter la pluie qui danse dans le vent

je te raconterai l’été
le chant des cigales et la nuit étoilée
je murmurerai à ton oreille le rêve des oiseaux-lyre
et des gouttes de pluie
je te raconterai le désir des roses au petit matin

Un jour nous partirons sur la poussière des chemins
Raconter à la lune la souffrance des hommes
Seuls tous les deux nous fermerons la porte
Sur la maison endormie
Le chant des sirènes guidera nos pas
Un jour les bruits des hommes s’arrêteront
à notre porte
Tu prendras ton manteau et tout autour de la terre
Tu iras par les chemins et les routes
Rencontrer la lune
Les étoiles te diront
Que les hommes ne vivent qu’un instant
Juste un soupir d’étoile
Dans le vent

SARAHLOUP

A RAPAHËL…

 

un si beau sourire

un jeune garçon illumine une journée de son sourire

Sur la photo, 14 ans à peine, il a un sourire d’ange.  Sur l’autre photo, dix ans plus tard,  Plane déjà l’ange maudit, blouson de cuir , lunettes noires, un verre à la main, en arrière plan.

Il est mort, aujourd’hui. Il avait un prénom d’archange, ou de peintre mais il n’a pas réussi à donner à sa vie les couleurs du monde. il s’est perdu dans les arrières plans, les paysages éthérés, les drogues et les paradis artificiels.

Trop jeune pour mourir, il n’a jamais pu faire les compromis de la vie. Je suis partie juste avant la fin de la messe et la sortie du cercueil. Dehors la petite place ruisselait sous le soleil. j’ai emprunté une ruelle pavée que je ne prends jamais , un boyau sombre débouchant sur l’étendue des quais et une rafale de vent a soulevé ma jupe.

Rapaël me souhaitait-il un bon voyage, lui qui s’en est allé, par delà le monde au dessus des nuages, essayait-il de se rappeler aux bons souvenirs des vivants ?

La musique, dans l’église, n’a pas assourdi la douleur de ton départ ! Aucune note, aucun poème ne peut rendre la douleur du départ d’un enfant.

Alors pour ceux qui ont à supporter cette épreuve, merci à tous ceux qui les y ont aidé, aux amis, au prêtre qui a trouvé les mots pour dire l’indicible d’une douleur immense.

Je préfère les mots et les images gravées dans les mots qui se dévoilent à ceux qui savent les lire !!

Que les parents endeuillés sentent l’amour qui relie les hommes et trouvent là un peu  d’apaisement . Que Rapahël qui fait maintenant partie de la beauté du monde sache nous dire parfois, en un rayon de soleil ou une rafale de vent, sa présence intangible.

SARAHLOUP

“Vous n’avez pas encore trouvé votre sujet !”

Une fenêtre s'ouvre sur le mystère d'une chambre que l'on devine

Une fenêtre jaune sur un mur bleu, Ecrire est l’art de la vie

J’ai regardé ce week-end, The Danish Girl, dans ce film bouleversant concernant  la vie et les souffrances d’une personne transgenre, dans les années trente,  il y a une réplique d’un galiériste qui refuse de prendre les tableaux de Gerda :

“Vous n’avez pas encore trouvé votre sujet” !

Je me suis demandé si les romanciers eux aussi avaient un sujet de prédilection non pas à peindre mais à raconter ?

Oui et non ! oui parce que je pense qu’on écrit sur un tout petit nombre de sujets. Et que les sujets qui nous tiennent à coeur sont ceux qui ont à voir avec notre parcours de vie, et nos intérêts .

Et non, parce que je pense aussi que l’on devrait pouvoir trouver des sujets différents de ceux pour lesquels on est attirés de prime abord, et qu’il me semble que si on travaille on doit pouvoir élargir notre champ d’écriture .

Par exemple, je n’aime pas trop les romans historiques mais j’ai pris un grand plaisir à travailler à une histoire qui ressemble à Angélique Marquise des Anges, qui est une série que j’adore !

Mes sujets de prédilection sont le fantastique et l’enfance, plus précisément la fin de l’enfance, alors pourquoi pas une série fantastique, inspirée d’Angélique ?

Sarahloup

vous n’aurez pas notre haine !

nous resterons debout

deux symboles de Paris debout

Face au monde qui va être le témoin d’attentats sanglants, à Orlando et ailleurs

Face aux avions qui vont exploser au dessus de la mer, face à ceux qui s’habillent du voile des femmes pour cacher leur haine et leur désespoir, face à ceux qui pensent que les hommes peuvent tuer d’autres hommes aux noms d’idées désuètes et bancales,

Face à la haine et son cortège de larmes, Antoine Leiris nous donne une leçon même si bien évidemment ce n’est pas son propos

il faut envoyer des mots, des avions de papier, des poèmes, des chansons d’enfants et des rires, de la joie,  du soleil et la vie…

la vie triomphera de la haine encore et toujours pour que vivent

les mots, la poésie, les chevaux, les plages , l’enfance, les rires, la joie, la fête, le vin les femmes , les robes légères, les talons hauts, l’amour , les villes, les nuits d’été

la légèreté

SARAHLOUP

ADIEU !

les iles grecques;voyage;Méditerranée;échappées belles

LE CHEMIN BLEU Grèce

Je vais pleurer, mais les larmes ne suffiront pas

Je vais rire, mais mon rire se brisera

Je vais parler, et mes mots s’évanouiront

Je vais écrire, mais l’encre s’effacera

Les nuages dans le ciel, fuiront à tire d’aile

L’été ne refleurira pas,

Les orages obscurciront l’azur

Ma bouche se flétrira,

Le vent tordra les arbres

Je regarderai la vie effacer les traces

Jusqu’à n’être plus

Que le murmure de l’eau

Le chant des cigales

L’infini des nuages

Le désenchantement

Alors le bleu du ciel refleurira

La fauvette me parlera de toi

De tes yeux, de ton rire, de ton regard

De la vie qui renait , de toi qui me regarde

Partir, loin loin au dessus des nuages

Au dessus de la vie, du temps qui passe

Du vent qui murmure aux étoiles les souvenirs du monde

Des hommes

Seul le vent du sud me racontera

ta vie,

ton monde,

ta voix emmêlée

Aux orages d’été et aux roses de mai

SARAHLOUP

UNE INQUIÉTANTE ETRANGETÉ !

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Au lieu de travailler sur mon prochain roman, je suis partie à Paris, ce week-end, petit détour mais grand séjour .

La seine est en crue et les touristes se pressent pour regarder passer le fleuve nonchalant qui pourrait bien sortir de son lit et venir lécher les pieds des parisiens, pour les réveiller de leur quotidien. Le zouave en perdrait son latin !

J’ai vu une exposition dérangeante au Musée du quai Branly  : “Persona, étrangement humain”, où l’inquiétante étrangeté de S. Freud s’incarne dans des objets bizarres  présentés, selon un parcours illustrant  les recherches du japonais Masahiro Mori.  plus une créature artificielle a une forme humaine, plus elle crée de l’empathie, jusqu’à un certain point, où cela s’inverse et provoque de la répulsion et de l’effroi. Sa vallée de l’étrange, zone à franchir pour les humains,  rouge écarlate dans l’exposition, vaut le détour et illustre son franchissement. Selon sa théorie, et de manière condensée, plus un robot ou une création humaine s’approche de l’humain plus elle devient étrange jusqu’à ce que la frontière entre animé et inanimé devienne si ténue que la trop grande proximité alimente l’étrangeté de l’objet. La palme pour moi revient à ces boites en plastique blanc, où des yeux animés regardent le visiteur en clignant leurs paupières de plastique, et l’on se prend à frissonner, à penser qu’ils pourraient bien nous sauter dessus, comme les fantômes et autres esprits inquiétants qui hantent ce lieu , dominés par le chamanisme et le spiritisme du XIX ème jusqu’à nos jours .

Etrange vous avez dit étrange ?

“Et s’ils étaient vivants” serait le mot d’ordre de cette exposition à voir absolument, pour ceux dont je suis qui aiment frissonner, se faire peur, et voyager dans le temps et les découvertes humaines .

Une autre exposition à ne pas manquer, pour les parisiens et autres :

Celle proposée actuellement à la fondation Louis Vuitton : les peintres chinois contemporains, Ai Weiwei Huang , Young Ping, Zhang Huan et autres et surtout la gigantesque statue en première salle, la chamane géante en peaux de bêtes, sublime de vérité, incroyable de réalité. Une mère gigantesque dont on ne sait si elle est endormie ou morte, sorcière ou chamane, bienfaisante ou malveillante;  elle porte un curieux enfant noir sur son dos,  à l’effigie de l’artiste, mort ou vivant on ne sait pas. La taille impressionnante et les matériaux confèrent à l’oeuvre une saisissante  primarité. Le mélange des peaux de bête et la douceur des traits frappent le visiteur de leur paradoxe monstrueux. C’est magique et fabuleux de beauté et d’étrangeté ! Beaucoup d’oeuvres cinématographiques, de statues géantes et colorées, l’arbre d’Ai Weiwei, reste un peu en deçà de ses habituelles et aériennes productions .

300 oeuvres exposées dans l’écrin blanc du musée, ouvert récemment.

Le sublime bâtiment réalisé par Frank Géhry, architecte génial , pose son vaisseau caravelle toutes voiles colorées par Buren, dehors , sur la forêt d’arbres du Bois de Boulogne  en toile de fond . Le quartier de la défense émergeant de la brume, inhabituelle en cette saison, depuis la terrasse Est, vaut le détour, là encore :

Paris magique , Paris magnifique, éternel malgré la pluie insistante .

Une pièce , le soir, au Théâtre de la Colline, “Nécessaire et Urgent”, de Annie Zadek, âmes sensibles s’abstenir, les autres courrez-y :  Lente litanie funèbre, 524 questions en une heure, voyage halluciné au pays des ombres. Les disparus de la Shoah reviennent en un questionnement dérangeant,  porté par deux comédiens géniaux et une mise en scène époustouflante. Supportée par un cube blanc et une plastique venue d’ailleurs, du passé ou du pays des morts , on ne sait , 524 questions percutent le spectateur, en un angoissant silence , et un questionnement qui résonne, très longtemps après dans la nuit, et hantent nos rêves et notre mémoire.

On pourrait se demander si le théâtre, qui m’a toujours paru être un art cru, direct et à la propriété percutante et singulière, ne serait pas le plus premier des arts, est à voir urgemment, au nom de tous les disparus de la shoah mais au nom aussi de tous ceux qui disparaissent sous nos yeux actuellement  !

SARAHLOUP

DES MOTS EN ETAT D’AILLEURS !

pour quelques mots de plus

UN LOGO SINON RIEN

Ce matin, sur France Inter, Julie Depardieu  parlait se son frère en passant cette chanson : “les mots samouraïs “, alors je me suis demandé pourquoi j’aime surtout écrire en état d’ailleurs ?

De préférence dans un non lieu, un lieu inconnu, neutre, un ailleurs, sans souvenir sans habitude, dépouillé, dépossédé de tout, qui si on attend un peu,  laisse passer l’âme !

Est-ce parce que les mots sont autant de ponts vers le passé ou le futur, que les mots habitent les échelles de corde vers les autres, ou des ballons vers l’enfance ?

Ou parce que souvent j’ai fait l’expérience étrange de passer à côté de quelqu’un que je connais, de me dire qu’il ou elle ne va pas me reconnaitre, de fermer les yeux et… cette personne se tourne vers moi, me regarde et se détourne.. sans m’avoir vue ! Quand j’étais petite j’appelais ça “être invisible”, j’étais super forte à ce jeu là, je m’y suis souvent brulé les ailes car je disparaissais des journées entières, cachée, invisible,  dans des ailleurs improbables, des maisons inhabitées ou habitées, des jardins, des herbes des champs, des branches d’arbres, des forets . j’ai eu une enfance libre je ne l’oublierai jamais !

Ma cachette préférée reste au milieu de la foule, les gens passent et ne regardent pas, j’adore ! et moi je veille !

Ecrire c’est un peu ça, se cacher avec les mots. Des mots samouraïs pour GuillaumeDepardieu , , des mots-labyrinthe pour moi, parce que j’aime bien y perdre mes lecteurs parfois, pour qu’ils veulent bien me rejoindre,  des mots-elfes ou des mots-fées, des mots tout faits, ou des mots tout faux, des mots sur le toi, le moi, le nous, aussi, mais des mots magiques assurément !

Les mots sont magiques de toute façon !

Bonne journée

Sarahloup

Un dîner trop salé !

le pont de pierre à Bordeaux

Bordeaux, vue depuis la Rive Droite

Hier soir, je dinais avec des amis dans un restaurant assez baroque et conformiste en terme de décor.

Il faisait beau .  J’étais d’humeur badine, j’avais envie de m’amuser. Aux “épis”, sans doute parce qu’être aux “épi” c’est top, en mai, à Bordeaux. Mais voilà, mes amis ne goûtent ni la foule, ni les “évènements” up to the place !  J’ai du me contenter de ce restaurant, dans lequel je n’aurais jamais mis les pieds, si on ne m’y avait conviée !

La chaleur de l’amitié, le plaisir de retrouver des personnes aimées pas vues depuis longtemps, le bon vin, un ami qui se place à mes côtés :  “fais-moi rire”, tout cela concourt à me placer dans une envie de légèreté, de plaisanter et de faire rire.

Le premier plat arrive , oh stupeur, le plat ne comporte aucun assaisonnement, pas de sel, pas de poivre, pas d’épices.. Fade et insipide, le plat, très joliment agencé s’appelle “quelque chose avec des asperges” ! en verve, j’avise la serveuse, une jolie femme toute en formes et très sensible à l’ humour : ” le cuisinier n’est pas amoureux, n’est-ce pas !” elle se retourne :  “?”, “le plat manque de sel “,  (quand un plat est trop salé , le cuisiner est  fou ou amoureux) .

Elle virevolte, joue des hanches, part en cuisine et revient , ” le cuisinier ne sale pas les plats car on ne cesse de lui faire des remarques sur l’excès de sel nuisible au cholestérol ou à la santé alors il ne sale plus du tout !”

Nous nous regardons et restons interloqués devant autant d’aplomb et de fourberie ! On en a déjà entendu des craques mais là c’est le pompon ! Les plats se suivent , sans goûter, je sale et poivre abondamment, oh miracle même le gâteau au chocolat était salé !

Je me suis prise à penser que le cuisinier entretenait là, un dialogue avec moi, que peut être il me fixait un rendez-vous galant pour que nous discutions cuisine et salaisons.. La serveuse me regarde goguenarde et me tend un café… salé.!!

Peut être que le cuisinier, à bout d’arguments tourne le dialogue à la monomanie, je ne vais pas l’attendre finalement à la sortie du restaurant, je vais plutôt aller faire un tour aux “épis” guetter the place to be et me rassurer sur le fait que le monde tourne toujours de la même façon, avec du pain, des jeux !! et un peu de bon vin !!!

J’adore entendre les gens rire et le bruit des verres s’entrechoquer, j’adore les nuits légères du moi de mai, à Bordeaux, le temps est suspendu, la ville devient impalpable, évanescente, un tantinet roublarde .  La lune me sourit. Vers une heure du matin, je pédale dans l’allée où les noctambules s’attardent et finissent leur dernier verre , la nuit est douce,  j’ai soif , le dîner était trop salé …

Un couple se retourne ,

c’est le dernier bar au bout de l’allée, le cuisinier et  la jolie serveuse tendent leurs verres vers moi, une salière à la main…

SARAHLOUP

TROU DE DAMOCLÈS

 

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il faut rendre à César ce qui est à César,

je relaie ici, un texte de Sylvie Arditi, troisrouges.com,

que je trouve extraordinaire, je vous laisse le découvrir et l’apprécier

Trou de Damoclès
by sylvie arditi

Il oublie de dire comme il s’était soumis

Il triomphe.

C’est fini

Il n’a plus pris ce tour miserable.

N’a plus rampé devant les moins puissants

Et picolé à mort la boue de leurs godasses

Non

Mendiant

Un puissant passe, remplit son obole

Si son manteau de rue se fourre de gloriole

C’est pour une seconde qu’il mâchera s’il est sage

Pour garder l’impression de s’en nourrir longtemps

Il triomphe par une brêche

Aubaine astrologique

Convoque

Un commando comme une réparation

Fulgurance assommante

Talent oblitéré

Il parade en héros

Applaudi par l’oubli qui l’aime aveuglément

La fin proche s’est tirée au diable

Ce n’est plus une épée qui menace son crâne

C’est plus profondément

Le trou de Damoclès

Il s’en tape

En rage de lumière

Il met le feu à soi

Immolé en souffrance d’allumette

Du papier journal flambe qui isolait son cul

Des cendres

Du trottoir

Du damné macadam

Où il tomberait froid

S’il ne persistait pas en un feu devorant

Qui souffle avec lui-même

Et les autres

Et la terre

Et la nuit

sylvie arditi

LA BOUCHE DE LÉA SEYDOUX

Je ne sais pas vous mais moi, j’ai regardé hier, par hasard, à Cannes, la présentation du film de Xavier Dolan, “juste la fin du monde” .

Comme tout le monde je suis impressionnée par le casting : que des vedettes, que des stars et surtout elles sont si belles, Marion Cotillard et Léa Seydoux! mais mais mais, la bouche de Léa …tststts…

Pourquoi tant de rouge ?

Je ne vois plus que le sourire de Léa, le rouge de Léa, les lèvres de Léa, font ressortir ses traits que je trouve tirés et une tension palpable .

Je vois la bouche de Léa,s’émanciper, faire cavalier seul, se détacher de son visage et se faire la belle sur le tapis rouge, avalée par le tapis rouge et la belle Léa se retrouver sur le “red carpet” sans son sourire, un peu trop rouge tout de même ! Inquiète, je regarde mon écran , pense à une attaque terroriste, une OPA sur le rouge de Léa.. une intervention de sa voisine de table qui lui aurait confisqué son sourire en soudoyant le fabriquant de rouge à lèvre ?

Non ça ne va pas du tout je suis sous amphèt. des hallucinogènes bon marché m’ont fait péter un jack.. Léa a perdu son rouge et le cherche partout…je vois sa robe s’agiter sous un fauteuil et elle disparaitre dessous !

La belle Léa aurait-elle peur d’un autre prix d’interprétation à Cannes seule, cette fois ? je la vois cherchant son rire sous les tables et plaçant ses mains devant son visage privé de bouche…

L’écran est noir, il est une heure du mat. et Cannes a fermé ses portes, Léa est rentrée se coucher avec son sourire retrouvé derrière un canapé, tout seul et tout triste.. Vite elle l’a replacé un peu de travers sur son visage fatigué !

Il fait nuit avec une lune torturée et les chiens aboient à la poursuite d’un chat au fond du jardin, je m’essuie la bouche, mon rouge a coulé et barbouille mes joues se mêlant à mes larmes, la bouche de Léa me tire un peu, et je ne peux pas parler,

je m’endors au fond d’un immense lit, dans ma chambre, seule

“Le Martinez”clignote dans la nuit..

la bouche de Léa ne vaut pas la peine, ni les paillettes, ni le reste, si je suis seule dans ce lit…

SARAHLOUP

 

J’AI MIS DU BLEU

écrire, stephen king, mémoires

une fenêtre sur cour, écrire est l’art de la vie

j’ai mis du bleu pour faire rire tes yeux
mais tu m’as regardée et tes yeux ont pleuré

j’ai mis du rouge pour te faire réagir

mais tu m’as regardée et tes yeux se sont détournés

j’ai mis du jaune pour te donner du soleil
tu m’as regardée et tu m’as embrassée

alors j’ai mis du blanc et tes yeux ont souri
tu m’as demandé une vie

les couleurs ont éclaté dans ton rire
j’ai mis un arc en ciel en bandoulière et
je t’ai emmené sur les sentiers,

entre l’eau de tes larmes
par delà les rivières, les monts et les montagnes
loin très loin tout autour de la terre .
écouter le chant des sirènes, des oiseaux lyre
le rire des abeilles malmenées par les vents
la danse des goélands, les robes interlopes des grands flamants roses
je me suis retournée et je t’ai regardé
danser dans le vent, par dessus les dunes de sables
éternellement bleues.

SARAHLOUP

LE TOMBEAU DES LUCIOLES

au Guatémala elle pense au vent

une petite fille regarde le vent

La petite fille m’a demandé
où vivent les lucioles
j’ai regardé la mer, les oiseaux,
les dunes et les nuages
la lune a chuchoté à mon oreille
les cachettes des étoiles,
la route des vents
les amours des fées
le chant des baleines blanches
par une nuit d’été
mais jamais je n’ai trouvé
le tombeau des lucioles
alors je t’ai regardé et dans tes yeux
j’ai vu

l’origine du monde

SARAHLOUP

JE N’AIME PAS L’ÉTÉ

les iles grecques;voyage;Méditerranée;échappées belles

LE CHEMIN BLEU Grèce

Tu ne seras plus jamais là
sur la plage déserte les cris des goélands
l’océan en cage gronde et déroule des vagues de larmes
le soleil blanc écrase mon chagrin
la plage hagarde sous la chaleur brutale, sourde
seule la Grèce sait dire l’été mais moi
je n’aime pas l’été

SARAHLOUP

LE JOUR OÙ LES ROBOTS ÉCRIRONT

qui a dit qu'ils ne sont pas humains

un tout jeune golden et le monde tourne autour de lui

“Certains ne deviennent jamais fous, leurs vies doivent être bien ennuyeuses…” cité dans  Charles Bukowski

“En attendant Bojangles”/O.BOURDEAUT

Parfois, certains matins, ou certaines nuits, je ne peux pas écrire. En général ça me prend le soir, ou le matin tôt, je me réveille avec une drôle de sensation, dans la gorge ou au ventre et je ne peux pas écrire! Ces moments là, je suis orpheline des histoires que j’aurais pu inventer. J’essaie de me secouer, de fuir, de sortir, mais j’ai appris il y a bien longtemps que je ne peux rien y faire ! Sauf peut être marcher, aller faire une balade et laisser le poids s’envoler. Les histoires que j’aurais pu écrire reviennent, en catimini, frapper à ma fenêtre, et le chien, indéfectible compagnon de marche me regarde, sans rien figurer. Evidemment c’est un chien me direz-vous. Oui mais je parle aux chiens à moins que ce soient eux qui me parlent, aux maisons, aussi parfois…

Il adore nos longues balades au bord de l’eau, le fleuve en contre-bas dans lequel jadis, il allait chercher les ragondins, et nageait étonné, lorsque les rongeurs disparaissaient , dans leur terrier sous marins. Il faisait des ronds en aboyant à tue-tête, incrédule et dépité de la subite disparition du rat d’eau.

Alors il remonte les berges et débouche couvert de boue pour reprendre notre marche, maculer mes habits, en s’ébrouant vigoureusement, et me donner quelques morceaux du fleuve, quelques parcelles de boue où gisent les histoires.

C’est un chien sage et coureur qui revient toujours à mes côtés, et sait m’attendre quand il le faut.  Nous reprenons notre marche , je connais chaque coin et recoin du sentier que j’ai parcouru des dizaines de fois, depuis sa construction . Je sais les jours où personne ne l’emprunte et les jours où il y a foule, je sais les matins de brume ou les jours d’orage où le sentier désert  déroule  pour nous. Je marche, absorbée par le rythme rapide de la marche. Je dépasse les autres marcheurs velléitaires ou flâneurs, l’animal baguenaude, autour reniflant et flairant les traces de ses congénères passés avant lui.

Soudain, quand je n’y pense plus, les histoires frappent à ma pensée. Les Gorgones des sables, les truites de motte, les Alguls, les Ombres, se pressent dans ma tête, et me racontent leurs vies, leurs aventures, leurs amours. C’est souvent le capharnaüm, un fouillis indescriptible, une cacophonie étrange et déhanchée, ils sont trop nombreux à vouloir se faire écrire, je vais en oublier, ma main n’est pas assez rapide pour tout retranscrire !

Il est temps que je rentre les coucher sur le papier, les écrire sur le rouleau de mon ordinateur, en rêvant du temps où un robot accompagnera mes marches et retranscrira mes histoires , juste en se branchant sur mon cerveau. Mais qui fera le travail d’écriture alors , et d’ailleurs c’est quoi “le travail d’écriture” , un peu pômpeux comme mot, pour un si petit travail ? est-ce  mourir à soi, et laisser la pensée des autres envahir son cerveau, les regarder passer et ne retenir que des bribes signifiantes, pousser ses propres sentiments, forcer les sensations, se donner aux personnages qui crient, hurlent et vitupèrent pour être écrits à temps. Est-ce une “petite mort”, une tranquille absence, une descente dans les profondeurs des âmes et les noirceurs du monde, une virée dans la folie des hommes et la sienne, une folie douce- amère ..la seule qui vaille la peine au fond !

Je ne sais pas si les robots écriront un jour, mais le chien me regarde en quête d’actions, il faut sortir et risquer une nouvelle série d’histoires

, encore et encore..

SARAHLOUP

La balade de Charlotte et Thadéus

une jeune fille se retourne et regarde

un instant d’éternité

J’ai la nostalgie des carnets de voyage des aventuriers d’antan. En ce moment, je regarde Marco Polo, série assez moyenne, qui fait rêver d’une époque où Venise régnait sur le monde et où un homme part loin , très loin vers l’Est, plus loin qu’Alexandre.

Marco écrit sur des carnets . Il écrit, dessine, colle, peint, coud, et réalise un objet à mi chemin entre la bande dessinée , le livre illustré et le carnet de croquis d’un peintre.

Je réaliserai, un jour, un livre comme celui-là, à mi chemin entre les mondes, avec des croquis, des esquisses, des aquarelles, des collages, des cartes postales..un objet insolite hors des catégories, inclassable…

En attendant, mon prochain livre est un roman sur l’enfance, ou plutôt sur la fin de l’enfance. Mes deux héros ont onze et douze ans, la fin des rêves, la fin de l’éternité,  des routes droites,  des cabanes dans les bois et des bateaux au fil de l’eau, des escapades à deux où les filles ont des gouttes de rosée pour couronne et les garçons, des épées en bois, pour armure et des cotes de mailles en feuillage, l’âge où une immobilité  se rompt.

J’aime ce moment fugace , fugitif de l’enfance qui s’en va, un matin sans faire de bruit, en cachette, et qui se retourne une dernière fois, comme s’il était encore possible de revenir en arrière. C’est sans doute pour cela que mes deux héros n’ont de cesse de repartir, sur les routes, encore et encore.

Ils s’en vont, comme les poètes , les enfants n’ont pas de pays. Jetés hors de leur âge, ils vont errer sur les routes en quête d’eux même, mais pas seulement. Ces enfants  à la recherche de quelqu’un, indispensable à chacun d’eux, vont découvrir bien autre chose…

Que vont trouver Charlotte et Thadéus lors de leur voyage?

La réponse dans mon prochain roman :

“La balade de Charlotte et Thadéus” à paraître en Juin .

SARAHLOUP

ET SOUDAIN JE L’AI VUE !!

 

elle ressemble à l'afghane au regard vert que personne n'a oubliée

un tag dans Bordeaux, et soudain elle est là

Samedi, pour tromper mon ennui, et une certaine inquiétude concernant les concours que passent mes enfants, je me baladais dans Bordeaux.

Je connais cette ville par coeur, mais jamais je ne me lasse d’errer dans ses ruelles animées ou désertes, éclairées ou sombres, mystérieuses toujours.

Nous avions rendez-vous avec une amie écrivain, qui devait me parler de ses derniers écrits. Au retour nous partageons une marche vers le centre. Soudain, au détour d’une ruelle sur un décroché de mur devant lequel je suis passée des centaines de fois, je la vois, un visage d’ange, qui n’est pas sans rappeler l’afghane dont personne n’a oublié le regard vert, sous le voile.

Elle est légèrement différente , elle est belle et son visage est froissé d’un côté. Elle me parle, ah oui, j’ai oublié de vous dire que parfois, les maisons me parlent. elles me racontent leur histoire, leurs peines, leurs malheurs, ou leurs bonheurs lorsque des familles décident de les racheter et de les restaurer. Ce sont toujours les vieilles pierres qui parlent, jamais un mur de béton ou un immeuble neuf ne m’a adressé la parole , ou alors ils parlent un dialecte que je ne comprends pas. Donc, je l’entends qui se penche vers moi et veut me dire quelque chose. Je me penche vers elle, prise d’une impulsion, je dérobe un cliché d’elle, ce que je fais rarement, par paresse sans doute. Sylvie  (allez voir son blog : trois rouges . com), qui est experte en  détournement de photos, aurait-elle déteint sur moi ?

Elle ouvre la bouche et veut me dire qu’elle ressemble à une de mes héroïnes, mais laquelle. Qui est-elle ? Evelyne la call-girl vampire, qui a fuit les émeutes du Caire, que son destin va y ramener ou sa demie soeur, Anya, chasseuse de vampires et métamorphe, que son destin va opposer à sa soeur , qui va rencontrer l’amour transformant sa vie et son destin ? Elle va me révéler son identité …

Elle veut parler mais une passante interrompt notre entretient. Elle se ravise et se tait, trop de monde dans les rues ce samedi, elle ne dira rien ce jour. Je passe mon chemin, la perds de vue, fait une boucle et reviens, mais surprise, le mur est vide, nu, elle a disparu. Mais j’ai cette photo, volée qui me reste d’elle, pour ne pas me dire qu’elle n’a jamais existé !

Je regarde la photo.  Je dirais qu’elle ressemble plutôt à Anya, à moins qu’elle ne réunisse les deux , Evelyne et Anya,  ah oui, les deux soeurs en un même visage, deux soeurs pour un seul destin . Mais laquelle des deux, ou est-ce leur mère mais non puisque les deux soeurs n’ont pas la même mère, alors qui est-elle ?

Je vous laisse le découvrir dans mon prochain roman sériel :

“La dernières des Alguls” , à paraitre en septembre …

SARAHLOUP

PARFOIS JE ME RÉVEILLE ..

IMG_0276_2Parfois, la nuit, je me réveille. Mes personnages sont là, tapis dans l’ombre de la chambre. Je n’ai pas la chance, comme ma partenaire d’écriture Sylvie (trois rouges.com), de rencontrer mes personnages dans le bus ou le métro. Province oblige, nous en restons aux bonne vieilles méthodes .

C’est à dire les cauchemars. Car évidemment mes personnages quand je les rencontre la nuit, au hasard de mes pérégrinations dans la grande maison, me sautent dessus, par derrière.

C’est la nuit, pas un bruit, je me réveille quand l’un d’entre eux, de préférence celui qui me fait le plus peur, me tape sur l’épaule. Imaginez, un vampire vous secoue la nuit, et vous souffle son haleine fétide au visage !  Je saute de mon lit, effrayée, terrifiée, mais non, il veut juste que j’écrive la fin de l’histoire pour que lui aussi aille dormir ! ( je pensais que les vampires ne dormaient pas !)

Mes personnages ne dorment pas tant que l’histoire n’est pas finie ! Ce qui leur occasionne de longues nuits d’insomnie et à moi un nombre tout aussi important de réveils en sursaut.

Quand je me réveille, il y a urgence, il faut écrire ! évidemment la nuit parfois je n’ai pas toujours les idées très claires ! alors je note quelques mots sur le carnet qui ne quitte pas mon chevet, j’essaie de calmer le personnage qui ne veut pas me laisser dormir en le convainquant que je serai nettement plus opérationnelle à des heures chrétiennes ! oui mais voilà, mes personnages eux ne sont pas chrétiens ! et d’ailleurs ils se moquent de mes envies de dormir .

Alors, parce que je sais la partie perdue, je me lève en maugréant, prend mon ordinateur et écris quelques pages ou quelques lignes, jusqu’à ce que le noeud de l’histoire soit dépassé et que le personnage en question ait sa dose de lignes.

Je me rendors ou pas, sachant à l’avance que la journée va être difficile que je vais être totalement à côté de mes pompes, que je vais me demander chaque minute si mes interlocuteurs se rendent compte à quel point je rame. Dans le meilleur des cas, je fais une sieste volée où mon personnage me laisse tranquille, et où je récupère de la nuit écrivaine.

Je ne sais pas si vous c’est pareil, mais je sais que la nuit suivante sera encore sujette à un réveil nocturne, à une écriture arrachée à l’ombre, pour donner leur pitance à mes fauves et qu’enfin, au petit matin, ils me laissent en paix..

jusqu’à la nuit prochaine !!

SARAHLOUP

MAINTENANT, TU MONTES TE COUCHER !

Toute la gravité dans un regard

Pour un regard d’enfant dans le Delta du Salum, au Sénégal

J’aime les enfants et l’enfance. Je trouve les enfants poétiques, graves, terribles , parfois terrifiants, si on les regarde à la loupe. Il faut les traiter d’égal à égal ce qui ne veut pas dire avec une relation symétrique. Elle ne doit pas l’être, elle est toujours et fondamentalement dissymétrique, c’est ce qui en fait le charme.

Car elle peut se retourner.

J’aime les contes , pas de fées, les vrais contes, ceux qui font peur !

Dans mon recueil de nouvelles, que vous pouvez trouver sur amazon, kindle également, publié en version papier,

Je t’aime, je te suis, Trois je te tue http://www.thebookedition.com/fr/je-t-aime-je-te-suis-trois-je-te-tue-p-340484.html,

il y en a une, “le jardin rouge”, qui revisite les personnages d’Alice au Pays des Merveilles.

Le conte de Lewis Caroll reste intemporel , magnifique, magique. Mes enfants de papier , sont troubles, troublants parfois méchants. Les enfants, comme les adultes sont souvent méchants. Rappelez-vous “Sa majesté les mouches”, J.Goldwin, histoire terrifiante de ces enfants qui vont jusqu’au meurtre pour appliquer les règles de leur communauté !

Chistophe Honoré met en scène, actuellement au cinéma, “les malheurs de Sophie”, chef d’oeuvre de la Comtesse de Ségur, en traitant Sophie comme il se doit : une petite fille qui perd ses parents dans un naufrage et se venge de sa belle-mère , aussi caricaturale que méchante !

Imaginez une Sophie au pays des brumes et des sortilèges, imaginez une Reine Rouge façon Hansel et Gretel, imaginez une Reine des Neiges qui cultive des fleurs au parfum vénéneux…Et si Alice et la Reine Rouge s’alliaient, pour le pire ! C’est ce que raconte ce conte dérangeant, “le jardin rouge”, la deuxième des cinq nouvelles que contient mon recueil.

L’enfance est, pour moi, le royaume des cauchemars. Je me souviens que j’ai regardé derrière le canapé, en cachette, “Le bal des vampires ” de R. Polanski . Ma mère m’avait dit : “monte te coucher”, ce qui signifiait que ça devenait intéressant. J’ai désobéi, évidemment, et je suis restée, derrière le fauteuil, ce qui ajoutait du piment à la scène. Cela m’a tétanisée , terrifiée, la portée burlesque du film m’a totalement échappée. Je l’ai vu du haut de mes 8 ans, au premier degré, avec la gravité de mon âge  ! Je n’ai jamais oublié la scène du bal où les vampires passent devant le miroir sans aucun reflet. Le miroir reflète l’âme et les vampires n’ont pas d’âme n’est-ce-pas ? Je suis longtemps passée devant les miroirs en imaginant qu’un vampire m’attendait juste derrière !

Alice passe dans le miroir, non ?

J’écris une série sur les vampires qui puise son origine dans la terreur de cette nuit là ! j’ai appris à aimer les vampires…

Mes nouvelles tirent leur source de mes cauchemars , ceux de l’enfance, ceux qui ont traversé les années, pour revenir me hanter, les nuits sans lune, les nuits où je ne dors pas, quand les images se transforment en mots à l’encre de la nuit !

J’aime les enfants , leurs émotions sont brutes, directes, évidentes et très importantes, parce qu’ils sont de plein pied, dedans , parfois trop, mais j’aime la démesure !

J’aime la poésie qui se dégage de leurs mots , à leur insu. J’ai l’impression de recueillir des perles que personne n’entend, dont l’importance se dissout dans le temps .

Un jour l’un d’eux m’a dit :  “arrête de m’écrire

Génial non ?

Envoyez moi vos mots d’enfant, sur ce blog, je les publierai

ou j’en ferai des histoires…

Bonne journée

SARAHLOUP