“Song to Song”, passe ou encore ?

Le dernier film de Terence Malik , Song to Song, est d’une beauté à couper le souffle, qui n’a d’égale que celle du film de Cristopher Nollan, Dunkerque, dont l’élégance et la photographie est aux antipodes. Le second est l’inverse du premier, dans ce qu’il délivre de message, de véracité et d’authenticité.

Terence malik s’offre un casting digne des plus grands et nous offre une balade musicale dans l’un des plus grands festival des Etats-Unis, celui d’Austin, Texas.

Rooney Mara est géniale, Ryan Gosling sublime, Nathalie Portman, magnifique et Mikael Fassbender  subtilement détestable mais si beau ! Bref le casting est époustouflant, mais, mais, mais.. ma fille me dit : “on dirait un film qui passe en boucle dans les expositions ou dans les musées”, pas faux et je rajouterais un film sans spectateurs ou qui n’a aucun impact sur les spectateurs, un film sans affect, sans aucune âme, en fait .

Comme si cette plastique, nous laissait en arrière, un film trop long, trop convenu. Ils, elles tournent un peu trop, elles se renversent en arrière un peu trop souvent…

Il y a un air de trop, une plastique trop parfaite, qui nous laisse sur notre faim.

Quelque chose qui manque : la nostalgie, la magie, la poésie, ou.. une âme peut être , oui c’est cela, un film sans âme, malgré la beauté des images, et celle des acteurs.

Un film,  juste pour la beauté des acteurs, des images et du son..est-ce suffisant ?

Peut mieux faire Mister Malik…

SARAHLOUP

 

 

 

PARTIR , encore ?

 

 

une petite fille regarde le monde des adultes

une petite fille, une indienne guatémaltèque guette le tohu-bohu des hommes…

Je n’aime pas partir.

J’ai peur de ne jamais revenir, de tout perdre. Peur de l’étendue du ciel, de l’absence qui m’attend au bout du chemin. Je n’aime pas l’absence, ton absence et celle de la nuit.

J’ai peur d’être seule dans le noir.

 Je déteste les aéroports. Les gares sont plus abordables, avec leur brouhaha désordonné, je m’y retrouve davantage.

J’ai peur de laisser ceux que j’aime, les arbres et les chiens, les gens aussi. Les étoiles sont les même de l’autre côté de la terre, et j’ai peur de ce que je découvre dans le rire d’une enfant. La nuit, au coeur de l’Amazonie, je découvre que la noirceur des hommes égale leur beauté.

Au coeur des villes, luit la tristesse des mondes et les enfants jouent avec une libellule blessée, se détournent de leur victime, fuient à leur tour les bourreaux qui approchent.

Le monde se désaxe et l’enfant suit la nuit qui vient à grands pas, sous les bombes. Il n’y a aucun endroit pour se cacher, le soleil éclatant et blanc, et la peur au bout du ventre. Il n’y a aucune cachette juste le sable à l’infini, et les dunes. L’enfant a commencé à courir, poursuivi par les chiens. Sa mère a fermé les yeux pour ne pas voir l’éternité du monde s’engloutir en une seconde…

SARAHLOUP

UN INSTANT D’ÉTERNITÉ

“..on ne choisit pas ce que l’on a à dire, ça nous traverse. Certains artistes croient que les idées qui sont dans leurs oeuvres sont leurs idées, mais c’est faux ce sont les idées du moment contemporain où nous sommes”   Asia Argento

Partout, tout le temps cette remarque :

” il faut avoir confiance en soi”

Ah sûrement , mais, quand ,où, comment , pourquoi ?

Je me méfie, par réflexe, des “il faut” ou des “le secret c’est”..

 chacun d’entre nous a sa propre méthode et que les secrets par définition doivent rester tus .

 j’aime les secrets.

Comme l’eau dans laquelle on descend et qui étouffe tous les bruits pour leur substituer la clarté et l’opalescence du vide maitrisé, comme la neige qui tombe dans le silence glacé, comme les orages d’été qui tonitruent dans le silence habité et la chaleur étouffante du jour d’avant, les secrets sont là pour ne pas être révélés.

J’aime l’eau, la mer, l’océan, les vagues, le vent, la plage et la liberté.

Une promesse de liberté .

Sand doute est-ce la vie,

une promesse de liberté, parfois tenue, très ténue, en fait .

Etre libre,

Se connaître, un peu, accepter que l’on ne sache pas, ou pas toujours,

que ce que l’on sait peut être battu en brèche,

que chacun d’entre nous dispose d’une parcelle d’étoiles, d’une parcelle de vent, dilué dans l’univers, et

  la sensation de l’infini, la sensation de liberté

enfin moi

j’écris pour ça

et je me heurte sans arrêt aux cages dans lesquels mes personnages s’enferment ou sont enfermés, et inlassablement, je leur construis un chemin vers la liberté

C’est pour ça que j’écris

pour cette sensation, lorsque le roman se termine et reste suspendu

juste avant de finir,

juste un instant encore , une sensation étrange et merveilleuse

un instant d’éternité…

SARAHLOUP

” les êtres humains ont perdu une certaine sensibilité aiguë du sacré…c’est lorsque le profane est non pas séparé du sacré mais y est, au contraire, confronté , que le sentiment du sublime peut réellement toucher les êtres humains , s’il n’y a que le sacré, le sublime n’advient pas..”Satoshi Miyagi

7 ROBES ET LILA

 

une petite fille âgée de 7 ans cherche dans le défilement de 7 robes de sa mère à se consoler du drame qu’elle traverse

 

Ce n’est pas mon habitude, mais les personnages de mon prochain roman se déchirent, et s’aiment passionnément.

Ils se battent aussi, physiquement.

L’amour fou m’attire. J’aime la passion qui se termine mal, toujours.

Lila est une petite fille qui a perdu Justin, son frère jumeau

Violette, sa mère aime David, son mari et Raphael, le meilleur ami de David, son amant.

Un soir, David commence à se rendre compte que sa jolie femme ne lui est sans doute pas totalement fidèle. Alors,dévoré de culpabilité, de n’avoir pu sauver Justin, il devient jaloux et commence une lente descente vers l’enfer…Sous les yeux innocents de Lila..

Des adultes inconscients et une enfant fragile

Dieu sait jusqu’où peut aller un mari jaloux…

SARAHLOUP

ÉCRIRE OU ETRE ÉCRIT ?

deux enfants sur les routes de France

un livre deux enfants en cavale et une mère à trouver…

On est plus écrit qu’on n’écrit .

Dimanche dernier, le 10 juin, je participais à un débat avec une autre auteure sur les femmes et la création littéraire. Avec pour mission de répondre à cette question :

” Existe-t-il une spécificité de l’écriture féminine ?”

Bien sûr nous n’avons pas tranché sur cette question éternelle, mais une phrase m’a frappée :

” On est plus écrit que l’on n’écrit, parfois “

  C’est vrai, quand on est pris dans l’écriture et la création, quand les personnages se mettent à vivre sous la plume, quand les atmosphères s’animent et s’interposent, quand les rythmes, les couleurs, les sons s’imposent et s’évadent, alors le clavier s’anime seul, ou presque .

C’est un moment magique, qui surgit parfois et s’invite n’importe où n’importe quand, souvent dans la nuit, pour moi.

C’est sans doute pour ça que j’écris, aussi pour partager mes émotions, mes sensations, mes sentiments, mes tristesses et mes joies , mes larmes, mon sourire aussi…

Bonne lecture

SarahLoup

La garde-robe – Roman

une petite fille regarde

une petite fille guette

Lila commence à montrer sa vraie nature..
mais mais mais .. trop de souvenirs empiètent et marquent l’histoire, comme des petits cailloux qui suivent un chemin enfoui sous les ronces et le temps.
Traverser les apparences , dépasser ça, et Trouver l’histoire cachée… dessous.
Heureusement il y a les arbres…que Lila adore et qui parlent en murmurant des mots à son oreille..
Les arbres immenses et mystérieux  sont pour elle, autant de repères et de protecteurs. Elle a un frère jumeau et une famille aimante mais Lila est différente.

Elle ne supporte pas que son père lui parle mal, et elle aime beaucoup (trop) sa mère…alors quand ses parents se disputent trop souvent à son goût, elle perd le contact avec les choses et les gens et elle part dans son monde.

Lila est une petite fille merveilleuse…  qui peut avoir des réactions imprévisibles…

SarahLoup

“Et si SHÉHÉRAZADE ” ou Pourquoi la culture ?

une touche de rouge

Un papillon sur le chemin, si fragile, si beau, juste un instant suspendu..

J’aime les histoires et l’Histoire !

J’aime comprendre les histoires, et l’origine des mondes.

Ma famille est marquée par les prises de parole et les engagements tant dans les causes humanitaires que dans les causes historiques et culturelles. Mon oncle, Ambassadeur de France en Israel, arabisant, passionné d’histoire, en particulier de l’histoire du Moyen Orient, nous captivait par ses récits, son humour et ses anecdotes .

Un soir, en famille , une conversation se lance , et soudain :

“oui, mais Daech est une création des américains !”.

Mon fils, anthropologue, historien, passionné de culture antique, grecque et latine et d’histoire du moyen-orient, prend la parole :

” On raconte qu’un jour, le président G.W. Bush dit au président J. Chirac qui lui demandait de ne pas intervenir en Irak la phrase suivante :” oh vous me faites C…, en Irak, il n’y a que des arabes !”.

Justement parmi les arabes, il y a des factions rebelles et ennemies qui, si l’on ne connait pas leur histoire risquent fort de provoquer un déséquilibre, tel, qu’il pourrait renverser l’ordre mondial . Daech, est d’une certaine manière, la conséquence de l’ignorance d’un président américain en matière d’histoire au Moyen Orient

A son époque, le président J. Chirac a tenté d’empêcher l’intervention américaine en Irak, en vain. Les américains, ignorant la mise en garde française interviennent militairement en Irak. Ils défont le pouvoir en place et portent au pouvoir les Chiites qui se sont fait massacrer pendant des années par les Sunnites. Sunnites vient de “Sunna” qui veut dire “tradition”, c’est la plus grande majorité de l’Islam soit environ 80% des musulmans. Chiites vient de “Chi’ia” qui veut dire partisans. Ceux-là suivent le modèle d’ Ali, le gendre du prophète.

Mais, alors, Séhérazade aurait été… “Kharidjistes” c’est à dire d’un troisième courant, qui donne le pouvoir …au meilleur des hommes !…

Sadam Hussein, le parti Baas, ainsi que sa garde et ses généraux étaient suniites. Les américains s’embourbent dans cette guerre, commettent les erreurs que l’on sait, notamment les prétendues usines chimiques, voir “the green zone”, avec Matt damon, pour ceux que ça intéresse !

Les généraux de Sadam Hussein sont révoqués et jetés en prison par les américains. Ils se retrouvent dans les geôles irakiennes avec…des fondamentalistes islamistes qui offrent aux généraux sans idéal, un idéal religieux et ceux-ci leur offrant en retour, leur savoir faire en matière d’armes et de combattants !

Daech est né, de la tragique erreur et méconnaissance américaine, de la civilisation arabe et des divers courants qui la traversent.

Que l’on comprenne bien , je ne suis évidemment pas d’accord avec le terrorisme. Mais je pense qu’il faut en connaitre les raisons pour mieux le combattre, l’expliquer aux enfants , et surtout éviter de commettre les même erreurs, si possible !

Voilà pourquoi je pense qu’il n’y a de pire drame que de porter au pouvoir un président inculte, ce qui est le cas de Donald Trump et ce qui serait le cas si nous avions la mauvais idée de laisser Marine Le pen accéder à la fonction présidentielle.

Un de mes livre préférés , est le texte bouleversant d’Antoine Leiris,  “Vous n’aurez pas ma haine !” . Je ne sais pas si dans sa situation, j’aurais eu ce courage, et cette incroyable foi en la vie dont témoigne son livre. Je ne sais pas, ce que, confrontée à la barbarie,  je ferais.  Je ne sais pas si j’aurais résisté à la haine.  Je ne sais pas, comme nous tous, en ces temps de risque terroriste, si j’aurais du courage …si…

La culture ne constitue pas un rempart à tout, elle constitue néanmoins une tentative et un gage d’entente entre les peuples.  Si je comprends l’existence de la haine, je pense que l’homme peut  la transcender, ne pas y céder, et s’élever au delà, pour écrire, par exemple, ceci :

“Notre coccinelle s’est posée sur le nez de la sorcière,

elle avait une Kalachnikov en bandoulière et la mort au bout du doigt

Antoine Leyris

Bon Week-End de Pâques

SARAHLOUP

 

LES HEURES QUI S’ALLONGENT

sur le bassin d'Arcachon

un lever de soleil

 

Le silence s’étire dans la faille des mots
L’intime au coeur des songes
Et la nuit qui respire endort nos souvenirs
Au mausolée du temps nos amours s’éclaboussent
Des vestiges du jour

Dis, Quand reviendras-tu ?

Les mots s’ancrent aux racines des rêves
Vivent les souvenirs
Aux arbres du destin effleure l’infini
Passager clandestin d’un songe inassouvi
Les ronces importunes griffent à leurs fêlures
Les éclats de ton rire sur la nacre du temps

Dis, quand reviendras-tu ?

Frappent aux portes rouges les souvenirs enfuis
Je peins sur tes pensées l’idées de nos désirs
Ta peau offre poussière aux visages flétris des heures qui s’allongent
Et lentement chavirent les encres embrasées d’un soleil décrépi

L’opacité de l’aube voit fleurir le rire des chats et les valses du temps
Du silence neigeux des arbres fantomatiques
Surgit un goéland, ou la promesse vaine
D’un avenir meilleur

Sarahloup

LA NAISSANCE D’UN VAMPIRE !

l'odeur de l'ail

ma grand mère est une sorcière et a l’odeur de l’ail

Je suis allée par hasard vérifier le contenu d’une caisse… J’ai trouvé deux livres, chacun entouré d’une ficelle et recouverts de papier Craft .

Deux livres de cuisine, deux livres venus du passé, deux livres et des odeurs oubliées.. L’odeur de l’ail qui crépite dans la poêle trop chaude, l’odeur des pommes-de-terre qu’on épluche. Le crissement du pèle-légume, l’économe qui s’enfonce dans la chair épaisse, un peu grasse des pommes-de-terre et entaille la douceur jaune de ces drôles de fruits, qui refusent de saigner .

Ma grand-mère, penchée sur la table de la cuisine au dessus d’un tas de pommes-de-terre, sérieuse et attentive, sacrifie les légumes qui attendent d’être plongés dans l’huile. Elle a ceint un tablier sans âge et sans couleur, mais l’odeur, l’odeur de ses cheveux blancs enroulés en un chignon bas sur la nuque, dont s’échappent des mèches collées par la sueur, flotte dans la pièce, et s’accroche à mes narines. Elle dégage une odeur un peu aigre, où l’ail domine, parmi les fragrances mêlées de la grande maison. Des odeurs de bois mouillé, de pièces vides, jamais ouvertes où le salpêtre envahit les murs et suinte par tous les pores. Derrière les tapisseries qui se décollent, je vois les ombres des vampires se dessiner dans les murs.

J’ai peur des vampires qui nichent dans les lézardent et dévorent les enfants, la nuit tombée.

Je regarde sa peau ridée, ses doigts agiles et gourds que l’âge a tordu, qui triomphent encore des pommes-de-terre, sa peau tavelée, à l’odeur entêtante, sans doute parce que peu lavée, ses yeux au regard d’aigle, capables de me repérer parmi les dizaines d’enfants dans la cour de l’école. Ma grand-mère est une sorcière et les sorcières gagnent toujours contre les vampires ?

Je regarde la cuisine fatiguée, petite, tapie sous l’escalier au pied de la grande maison dont je ne connais pas tous les recoins parce que les sorcières se cachent dans certains. Après tout, même si je suis une sorcière, selon les lois familiales, je suis l’héritière de ma grand-mère, les autres sorcières me font encore peur, car je ne suis pas certaine d’ être digne, ni de faire partie de la lignée.

C’est un secret, personne ne le sait, personne ne va s’en apercevoir et alors peut-être que je ne serai pas sorcière.

Mais si je ne suis pas sorcière est-ce que je pourrais être un vampire ?

 

Sarahloup

AU SALON DU LIVRE, ON NE RENCONTRE QUE DES AUTEURS !

 

des indé. à Paris

Au salon du livre de Paris, on ne rencontre que d’autres auteurs et amis !

Dimanche dernier, j’ai participé avec the book édition, au salon du livre de Paris.

Super expérience car vraiment au cas où j’aurais zappé le côté marketing du livre là vraiment…! j’y étais !

Heureusement je n’y étais pas seule, et même si mon amie présente a eu des déboires de santé , elle a pu participer. Heureusement car c’est vrai que entre les amis, les curieux, les autres auteurs, difficile de se faire une idée !

D’habitude,  je n’aime pas trop les salons. Evidemment, je déteste les endroits bruyants , mais j’adore les livres, alors… Là j’étais comblée, et puis Paris, c’est la classe quand même !

Bon, la prochaine fois, je m’inscris au speed-dating d’Amazon, concours de pitchs pour les néophytes, et je fais concurrence à Eric Costa et son roman Harem, qui a gagné cette année et se retrouve dans le top 20  des romans ! bravo Eric c’est génial de voir un ami devenir un auteur à succès !

Autrement, c’était bien de se penser parmi ceux qui y sont, mais à part ce bref sentiment de plaisir fugace et éphémère, et le sentiment de respect que passer de l’autre côté de la barrière suscite, je dois dire que ça fait beaucoup de bruit pour rien comme disait un auteur connu !!!

J’irai sans doute encore l’année prochaine .. ou pas… ce sera selon, la présence des autres auteurs et amis…

Sarahloup

 

 

AU MATIN …

une touche de rouge

Un papillon sur le chemin, si fragile, si beau, juste un instant suspendu..

Ce matin,

J’ai vu la rose qui parlait à l’enfant sorti des nuages

Ce matin, tu es parti

Encore

Est-ce que les roses parlent le matin aux nuages et au vent

Est-ce que les roses au matin essaient de retenir le temps

Tu es loin et je pleure

Des larmes de rosée au Vent du Sud

Le Vent t’emporte au dessus des monts

Que les nuages t’accompagnent loin très loin

Par dessus le temps et le monde

Et la rose au matin

Sarahloup

LA LUNE TZIGANE brille plus que le soleil- A.ROMANES

une petite fille regarde

une petite fille guette

 

Tout le monde sait qu’Alexandre Romanès est un poète, surtout des anges et de la lune dont il est frère et fils. Je suis allée soutenir celui qui dirige le dernier Cirque Tzigane, et admirer leur spectacle haut en couleurs et en femmes, puisque ce sont les femmes qui font les trois quart du spectacle, et de la vie de l’auteur.

C’était une soirée caritative, pour apporter des sous au Cirque Romanès, à la suite du vandalisme dont ils ont été victime à Paris.

Je suis une adepte des petits cirques, j’adore leur poésie , la tristesse attachée à leur survivance difficile et précaire, leur vie nomade , les animaux baroques qui les accompagnent, les accents de musique qui s’échappent de leurs campements. J’aime les fêlures que l’on devine dans leurs chants, les feux qui les suivent d’une odeur cuivrée, les amours précoces de leurs enfants et les mariages à 13 ans. Je sais ce n’est pas bien, mais je trouve que l’amour n’est jamais aussi intense qu’à 13 ans , et les mariages d’enfants ont quelque chose d’éternel !

Alexandre Romanés , est issu de la famille Bouglione, il est le fils de Firmin Bouglione, avec qui il a une relation houleuse et complexe. Resté analphabète jusqu’à âge de 18 ans, jusqu’à ce qu’une femme décide de lui apprendre à lire et à écrire. Il apprend en 3 mois, et devient poète, aujourd’hui édité chez Galllimard , auteurs de quatre livres et de nombreux recueils de poèmes.

Sa dédicace conserve la maladresse de quelqu’un qui a écrit tardivement, sa calligraphie est vagabonde et fantasque, sans doute traversée par de trop nombreux fils de soi. Les mots sont lumineux et intenses, fragiles et découpés dans la sagesse de l’enfance.

Christian Bobin : “Une douceur sans mélange si pure qu’elle fait éclater la vitre de la mort. C’est le silence désormais qui tient le livre entre ses mains ” .

La citation du début est magnifique  :”Je savais que j’étais belle car nul ne me regardait” , Lydie Dattas, le livre des anges.

“Les hommes passaient

à côté d’elles sans les voir

Modestement agenouillées

dans l’herbe tendre, les roses

étonnées se regardaient

sans comprendre”

A.Romanès,  Sur l’épaule de l’ange

Comme tous les poètes, il révèle, par une nuit sans lune, un parfum d’éternité .

SARAHLOUP

 

LA LUNE TZIGANE

ROMANES LE DERNIER CIRQUE TZIGANE

Cirque traditionnel, Grand spectacle, Nouveau cirque
DU 13/01/17 AU 02/04/17 – CHAPITEAU CIRQUE ROMANES – BORDEAUX
ROMANES LE DERNIER CIRQUE TZIGANE à BORDEAUX à partir du 13 janvier 2017 ! ” LA LUNE TZIGANE BRILLE PLUS QUE LE SOLEIL ” Comme les oiseaux migrateurs… la tribu Romanès , revient à Bordeaux avec son nouveau spectacle, dans le Parc des Angéliques – …

 

” LA LUNE TZIGANE BRILLE PLUS QUE LE SOLEIL ”

Comme les oiseaux migrateurs… la tribu Romanès, revient à Bordeaux avec son nouveau spectacle, dans le Parc des Angéliques – Quai des Queyries en face de Darwin à Bordeaux.

Sous un petit chapiteau multicolore, la famille Romanès presente le seul spectacle de Cirque fait par des Tziganes !

La Lune des Tziganes brille plus que le Soleil ! Un joyeux mélange de musiques, de danses et d’ étonnants numéros de cirque, contorsion, funambule, trapèze, rubans, diamantine, cerceaux, violon, contrebasse, accordéon, guitare, clarinette, danse tzigane, danse flamenca …et Délia au chant avec ses cinq filles et quelques chats …

Emportés par la grâce, les prouesses , l’émotions et l’humour , dans la magie de l’instant, les Anges aussi pourraient bien descendre admirer en douce les jolies filles de la Lune…

D’autres cousins et cousines sont venus nous rejoindre…La fête sera encore plus belle, car plus qu’un spectacle, il y a dans notre famille, un souffle de vivre !

D’ailleurs une Gitane racontait :

« Le ciel est notre père, la Lune est notre mère et les milliers d’étoiles qui jouent là-haut, sont nos frères et sœurs … personne ne peux lutter contre un tel héritage ! »

Et comme l’écrit le poète gitan, Alexandre Romanès, dans son recueil de poèmes « Paroles Perdues » : publié chez Gallimard :

« La neige, le vent, les étoiles, pour certains … ce n’est pas assez… » !

SarahLoup

 

LES MOTS DU TEMPS

3 contes

LE VENT DU SUD M’A DIT
3 contes

Dans les couloirs du temps je cogne aux vitres de l’absence

Tu n’es pas là .

Les mots tourneboulent et se heurtent au silence du monde

Cliquetant sur leurs visages grêles et pâles

Je regarde leurs faces de carême

Blancs

Les mots ont le visage de l’absence

Dis quand reviendras-tu ?

La course de l’abeille solaire et importune vire-volte au coucher de la lune

Dis quand reviendras-tu ?

Féline et amicale l’abeille porte à contre-vent les mots à contre-temps

L’orage a fait fuir les vanneaux aux portes de l’église

Le chat et le bedeau m’accueillent

Dis quand reviendras-tu ?

Le printemps est revenu, l’averse cogne aux portes du temps

Ecoute la course du  vent aux accents de tonnerre

Ecoute l’orage monte tout autour de la terre

L’oiseau se tait, l’enfant se cache et fait silence

Il est interdit de parler dit le maître à contre-jour

Dans l’école silencieuse, le chat promène sa léthargie sinueuse

Le temps enveloppe les mots et se tait

Dis quand reviendras-tu ?

SARAHLOUP

CHERCHEUR DE SILENCE

 

100000 temples

un jour au Japon les 100000 temples

Toujours le silence de Toi

Pour chaque personne un silence

Je cherche

Je suis le chercheur de silence

En toi, le silence résonne comme une cloche d’église

Un silence assourdissant

Donne-le- moi

Donne- moi ton silence et je te donnerai

L’ éternité

SARAHLOUP

DANS CHAQUE GOUTTE DE PLUIE…

sur le bassin d'Arcachon

un coucher de soleil

Dans chaque goutte de pluie

Dans chaque nuage gris

Dans chaque rêve pris

Dans chaque pas enfui

Dans chaque vie partie

Gît un morceau de ta mélancolie

La Mélancolie me prend à l’aube grise

Lorsque les heures fuient et ne s’arrêtent pas

Que la pluie et L’absence descendent en cascade

Du ciel sur la terre

Que les escargots sortent des rêves interlopes

Que les tortues dansent dans les eaux et l’azur

La mélancolie étend son empreinte sur le monde

Et  sur moi

Alors j’écris pour dire, sans rien dire de ce mal qui me ronge

Au petit matin.

SARAHLOUP

LES MOTS PAPILLONS

une touche de rouge

Un papillon sur le chemin, si fragile, si beau, juste un instant suspendu..

j’aime les mots.

les mots papillons

Comme des notes de musique dans la nuit,

Comme des gouttes de rosée sur la langue

 Compagnons muets et silencieux

Les mots exaltent le silence des êtres .

 j’aime le silence.

Ce siècle est trop bruyant à mon goût

j’aime les mots qui parlent en silence, chuchotent et se dérobent

les mots pour les secrets s’envolent dans le vent

les mots pour se confier et partir en chantant

Les mots papillons

Les mots pour dire et se taire finalement.

J’aime les mots tus, les mots disparus,

les mots entretenus les mots qu’on élève au fond de la nuit,

les mots qui grandissent pour s’en aller un matin par le chemin des écoliers,

j’aime les mots braconnés

les mots s’envolent pour ne plus parler

les mots papillons

le mots taisent pour mieux dire

le secret des choses et des êtres

le tu, le non su

le coeur indicible des hommes

au petit matin…

SARAHLOUP

LA FURIOSITÉ

 

nous 3

toi, moi, elle

Il m’a fallu beaucoup de temps pour admettre que non, décidément non ça ne passerait pas.

Quand je lui ai parlé de sa difficulté à se remettre en question, et de la nécessité pour elle de comprendre davantage les choses, les êtres et les autres, elle m’a regardée de ses grands yeux noirs. Derrière l’incompréhension évidente, un nuage de colère est subrepticement passé,  vite maitrisé, étouffé et vite oublié.

Malheureusement pour elle, j’étais branchée 5 sur 5 sur la colère et la furiosité !

Alors quand je lui ai signifié que nous devions nous séparer d’elle,  elle n’a pas dit un mot. Elle a blêmi, devenant d’une pâleur de cire, les mâchoires crispées pour retenir les mots et la colère qui se pressaient sur ses lèvres. Je lui ai demandé si elle avait conscience de son attitude, elle m’a regardée, a laissé passer un silence, puis elle a dit :

— C’est vous qui ne me supportez pas !

Ai-je entendu cette réplique, l’a-t-elle prononcée ou l’a-t-elle retenu au bord des lèvres , je ne saurai le dire.  Quand elle a approché sa bouche de la mienne et que saisissant ma nuque elle m’a embrassée à bouche-que-veux-tu, mordant à pleines dents dans mes lèvres jusqu’à les laisser en sang , qu’elle a enroulé ses immenses jambes nerveuses tout autour de ma taille, qu’elle s’est élevée jusqu’à mes yeux et les yeux dans les yeux m’a dit :

— Jamais jamais tu ne te débarrasseras de moi !

je me suis demandé qui de nous deux était la plus vulnérable….

SARAHLOUP

 

ALORS J’ÉCRIS…

ils sont deux enfants amoureux

quelques uns de mes mots

Hier j’ai achevé mon prochain roman, le deuxième.

Et hier mes enfants venus nous rendre visite sont repartis ! Alors aujourd’hui je suis triste…et heureuse aussi .

Je vais accompagner le dernier des mes guerriers sur le quai de la gare. Ma voiture sera mal garée, je serai  inquiète et empressée, maladroite et fébrile, et je serai toute à lui, toute à ce départ qui n’est qu’un au-revoir, sans doute .

Eux qui partent pour mieux revenir, eux qui aiment découvrir d’autres horizons, d’autres pays, d’autres contrées, les voyageurs du monde, ceux-là  je pars avec eux, un peu, toujours.

C’est sans doute pour cela que j’aime accompagner les gens sur un quai de gare , j’aime voir partir les trains, j’aime le brouhaha et le désordre des départs, et j’aime revenir.

Ensuite, je repars vers ma vie, mes projets, mon temps. Les chambres désertes, les objets abandonnés, les heures qui s’égrènent dans le silence des flocons et les soupirs des chiens.

Un antiquaire m’a proposé une somme dérisoire pour un tableau de Cante que mon père avait choisi au plus profond de sa mélancolie. Un tableau tout noir, marron avec juste dans un coin, un petit peu de bleu lumineux dans le sombre de la toile, et une pointe de rouge.  Je n’aime que les tableaux très colorés, j’aime la couleur dans la vie.D’ailleurs habituellement, Cante peint des toiles très colorées. Mais ce tableau lui est très sombre.  Ce tableau parle de lui. Derrière le sombre, très sombre il y a une certaine lumière dans la matière même et le travail de la matière. Depuis des mois j’hésite, dois-je le vendre, pour une somme dérisoire ou dois-je le garder?

Je me reproche souvent de donner vie aux objets et de les garder parce qu’ils conservent une partie du passé , dans leur vie fatiguée, alors un grand tableau sombre en plus du reste pour quoi faire?

Mon père est devenu un ange, un esprit, le bleu du ciel et des rêves, mon père , nous a quittés il y a 4 ans déjà ! Conserver ce tableau,  le faire vivre, lui inventer une histoire, le parer de magie et d’amour à travers cela, colorer de mots ces couleurs trop sombres et combattre ainsi la mélancolie !

Si je peux être triste, c’est une tristesse remplie de la joie de savoir ceux que j’aime heureux, plein de projets, de désirs et de voyage, de les savoir désireux de visiter le monde et ses merveilles, de les savoir emplis de joie et de beauté .

Moi je les accompagne sur le quai de la gare , et de mon coeur et de mon âme

j’écris…

SARAHLOUP

FEMME, SORCIÈRE, OU FEMINISTE ?

Elle est si belle avec ses tatouages

 

Elle est si belle avec ses tatouages

Une femme, un ange ou une sorcière ?

J’ai la chance d’être née dans une famille où les femmes sont aimées et sans doute craintes aussi un peu. Mon père, mon grand-père, mon oncle considéraient les femmes comme une force et une puissance hors du commun. Dans ma famille, les femmes sont puissantes , mais reléguées quand même aux travaux ménagers, sauf ma grand-mère qui déjà, passait sa vie à lire et à écrire ! Elle s’occupait des écrits des autres : elle était postière !

J’ai beaucoup de chance et je mesure aussi le chemin que mes consoeurs ont du parcourir pour que moi, je puisse accéder à ça. Dans mon métier ou dans ma vie, la puissance féminine est présente, parfois, cachée, sublimée ou au contraire décriée , ou bafouée.

Alors quand j’entends mes consoeurs parler de féminisme, je comprends et en même temps cela fait intrinsèquement partie de ma vie. Je suis sensible au sort misérable de nombres de femmes ou de mères à qui échoient les tâches quotidiennes, de gérer la misère et de souffrir de ne pas pouvoir nourrir ses enfants.

J’aime les hommes et les femmes. Comme beaucoup j’ai été un garçon manqué, comme beaucoup la puissance de mon sexe m’a terrifiée. Petit à petit je me suis dégagée de cette terreur et j’ai apprivoisé la magie qui lui était liée, pour moi, la magie est féminine, obligatoirement.

Puis, j’ai aimé, aimer et être aimée.

Je suis plus sorcière, magicienne ou poète, que féministe ce dont se réclament ma fille et ma mère. Malheureusement j’appartiens à celles qui sont davantage guerrières autant contre leur sexe que contre l’autre sexe. Est-ce que pour autant je suis féministe, sûrement mais je pense être une femme debout, qui se bat souvent.

Peut-être est-ce quand même être féministe que de considérer les choses comme ça. Mais c’est certainement une véritable chance que de pouvoir les penser ainsi.

Le pouvoir au féminin fait partie constitutive de ma famille et de ma vie. Mon oncle disait que dans une famille on voit qui a le pouvoir, à celui qui coupe la viande! Dans ma famille, ce sont, à parts égales, les hommes ou les femmes qui effectuent cette tâche. Il est vrai que cet oncle a eu une femme toute dévouée à lui et à sa carrière, l’inverse d’une féministe ! Elle a su cependant en tirer un certain parti.

Je suis consciente de ce que le féminisme a apporté aux femmes et de la nécessité d’un tel combat, je le loue et l’approuve.

Mais, je préfère partir sur les chemins de traverse.

Je suis plus une rebelle qu’une militante, plus une guerrière qu’une suffragette.

J’aime partir en guerre contre les idées reçues, les inégalités en tous genres, homme/ femme mais toutes les inégalités. La guerre, le combat, passe souvent par les mots, les récits, les contes, les sortilèges, la magie et la poésie

Encore faut-il pouvoir le faire et le dire.

Ce fut mon cas. J’ai eu cette immense chance d’être élevée en partie par une femme sorcière, une magicienne des mots, un ange venu de loin.

je n’ai jamais ressenti la moindre différence parce que j’étais une femme, ou plutôt j’ai fait avec, s’il y en avait, et j’ai toujours tenté de les contourner, de les combattre ou d’en tirer parti.

Femme oui, féministe sûrement, guerrière parfois, poète et écrivain toujours !

SARAHLOUP

LA NAISSANCE DES ANGES

un ange de pierre

UN ANGE PASSE

 

Avant, je n’aimais pas les groupes, mais ça c’était avant d’écrire .

Plus exactement, je pensais ne pas aimer les groupes. Les groupes me faisaient peur, je craignais leur volatilité, leur propension à trouver un bouc émissaire, leur nécessité d’élire un leader, leur force destructrice autant que créatrice.  Alors face à ma peur, je me taisais, et j’écoutais .

Mais hier, j’ai rencontré un groupe d’auteurs, qui m’ont ouvert leur porte, comme ça, juste moi, ce que je suis, sans jugement, sans restriction, juste eux et moi. La maison était claire et ouverte, la cuisine ressemblait à la mienne, je me suis sentie chez moi. Ils parlaient, riaient, parfois un peu trop fort, et je me suis laissée emportée par leurs rires et leurs mots. je les ai écouté .

Et le miracle a eu lieu : la rencontre.

Dans la vie, ce que je préfère avec le printemps, les chiens, les chevaux, les vagues, les balades, la vie à deux, les nuages, la poésie, les anges…le sable, la neige, le bleu, les enfants, les notes de musique, les odeurs, la cuisine… ce sont les rencontres..

J’adore rencontrer quelqu’un, j’adore ce moment où les âmes se touchent, se reconnaissent, s’effleurent, se quittent, se fuient, se retrouvent pour jouer et s’envoler.

Dans ce groupe, il y avait une jeune femme, que j’avais déjà vue, auparavant et qui m’avait attirée par sa capacité à donner. Il y a des personnes comme ça, qui donnent, peut-être sans même le savoir. Elle est comme ça, elle donne… en écrivant. L’écriture la transcende, quelque chose la dépasse, dont elle livre peu à peu les chemins, les tours et les détours, devant mes yeux éblouis.

Je ne sais si elle se rend compte du miracle dont elle est le réceptacle , mais elle est un auteur et pour moi, un ange ! Un ange parce que les anges m’accompagnent depuis que je suis enfant, et parsemèrent le monde, mon monde. Il faut juste que je les trouve car eux-même ne savent pas qu’ils sont sur terre, et moi, mon travail c’est de découvrir les anges !

Nadia est un ange et elle ne le sait pas !

Mon prochain livre parlera de la naissance des anges…et de leur rôle sur cette terre…

à bientôt…

SARAHLOUP

J’AI PERDU QUELQU’UNE…

2016 a mal fini

J’ai perdu une personne que je chérissais, quelqu’un qui n’aurait jamais du mourir. Mon enfance est partie un peu avec elle, des petits morceaux que j’avais oubliés …

Nous avons perdu une grande dame .

Elle était magnifique, ils étaient magnifiques, impossible de la séparer du couple qu’elle formait avec Marc. Une existence exceptionnelle, digne des grandes épopées, ils ont parcouru le monde, ils étaient mes idoles,  chères à mon univers d’enfant, je les aimais. J’aimais ce qu’ils étaient, leur générosité, leur affection sans faille, leur indestructibilité. Ils étaient des remparts contre le monde quand il devient hostile, des recours les jours de tempête, des ponts vers les autres aussi .

Il y a eu à son enterrement nombre de messages d’amour et nous nous somme retrouvés autour d’elle avec son absence et l’amour en héritage.

Que rêver de mieux, mais je n’aime pas la mort.  Est-ce qu’écrire transcende la mort, l’apprivoise, apaise ?

Mais on n’apprivoise pas l’absence, on vit avec .

Parfois je vis avec les ombres et les souvenirs et depuis que je vis avec les images de ceux qui ont disparu, depuis qu’ils sont là avec moi, au creux des mots, je vis davantage.

J’ai moins peur des ombres et de la nuit, j’ai moins peur du noir , les araignées me paraissent des fées et je vois parfois dans les nuages les âmes des défunts. Les étoiles me parlent, la nuit, mes rêves sont peuplés d’images, le vent et la lune me racontent des histoires .

J’aime le soir qui tombe, l’hiver, les aubes brunes .. mais aussi le soleil, les abeilles, les chiens, les chevaux et la mer.  J’aime les ombres que dessine le soleil couchant et les promesses de la nuit…

Un de mes amis m’a envoyé une carte de voeux, j’adore les cartes quelles qu’elle soient, une carte réutilisable, une carte avec un enfant dessiné dessus, à partir d’objets recyclés, une carte venue d’Afrique, une carte pour tous les enfants du monde…Une carte pour dire

BONNE ANNÉE  2017

juste une ombre dans le soleil

juste une ombre dans le soleil

SARAHLOUP

à Vous à jamais

sur le bassin d'Arcachon

un coucher de soleil

Il y avait la pluie le vent et la lune

il y avait la ville brune

il y avait nos pas dans Paris désertée

il y avait ta solitude au bout de la route

ton sourire et tes yeux

quelques ombres au coin de ta bouche

tout ce que je n’ai pas su te dire

il y a eu cet adieu que je n’ai pas pu dire

sauf après

sauf trop tard

sauf à jamais

SARAHLOUP

( janv.2017)

ECRIRE, C’EST CROIRE

A CUBA, UN ANGE INDIQUE LE NORD

 

Il faut croire de toute façon

Ecrire c’est croire. Ecrire est un acte de foi , la foi en l’amour, en un nécessaire partage et une nécessaire communauté humaine.

Croire en un dieu de l’amour et des autres,

Croire que l’on n’est pas seul dans l’univers, que les anges veillent sur nous,

Croire qu’un Dieu est là quelque part en nous, au dessus de nous, au détour d’un mot

Dans une arabesque, une élipse, un vers ou une rime

Croire en l’amour encore et toujours

 

J’ai croisé une dernière fois son regard

Gris, métallique, magnifique

les nuages sont entrés dans ma tête

et m’ont raconté

la beauté du monde,

derrière le brouillard, derrière la pluie

derrière les gouttes de rosée et le rire d’un enfant

ils m’ont dit le murmure du vent, la caresse des étoiles

le rayonnement de la lune

derrière..elle…

SARAHLOUP

 

PAR UNE NUIT D’HIVER

Cette nuit, je ne l’ai pas entendue

S’en aller, par les rues blafardes

D’une nuit d’hiver,

Comme ça sur un coup de dés

Cette nuit, les anges dans les étoiles, ont souri pour elle

Ils m’ont dit
Qu’ils l’attendaient
La lune pleurait
Il faisait froid
La lune en hiver ,

Paris perlait des larmes de brouillard
Les anges se sont retirés
Ils n’ont pas voulu me parler
Je suis revenue sur la terre
Et j’ai pleuré
Avec la lune et les étoiles
Une nuit d’hiver

SARAHLOUP

VIRGILE forever

“Les atomes qui tombent de l’univers sont les larmes des choses”

une petite fille africaine

Une petite fille oubliée et son ours

Virgile cité par Pierre Michon, Boomerang/ Lundi 26 décembre 2016

C’est la période où je bade.. Pas de soirée de réveillon en perspective, ce n’est pas très grave, évidemment mais quand même, je suis triste en chaque fin d’année, peut être que je pleure chaque année qui meurt !

J’avoue que parfois j’envie ceux qui ont toujours une soirée en réserve. C’est normal de se préoccuper de ce genre de chose ou est-ce totalement futile au regard de l’avenir du monde. L’avenir du monde est peut-être entre de bonnes mains, puisque ce sont les enfants qui sauveront le monde, les enfants ou les poètes ce qui est presque la même chose.

L’autre jour, j’ai roulé à côté d’une famille syrienne qui faisait la manche !  Je me suis demandé pourquoi? Pourquoi les accueillir si c’est pour les jeter sur les routes de nos pays en mal d’avenir, pourquoi ne pas leur donner une chance de repartir et de recréer un univers à la mesure des souffrances endurées, pourquoi ne pas leur donner ce qu’ils demandent, un toit, une vie, une dignité ?

Tous homme ne devrait-il pas pouvoir accéder à un avenir ? Nous en avons accueilli un certain  nombre, à la mesure de notre économie, alors faisons que 2017 soit l’année de la paix et d’un avenir retrouvé pour ceux qui souffrent de déracinement par la faute de leurs dirigeants !

Accueillons les chez nous et rendons leur une dignité et un avenir !

SARAHLOUP

MONIQUE encore

de ton absence

la mer est grise

Le ciel est bas,
Je pleure, mon âme grise
De la nuit sans lune
Les anges sont voilés ils ne m’ont pas parlé
Je suis triste ce soir
Le ciel bas de décembre ne parle pas
Les oiseaux sont partis les arbres sont nus
Le ciel est bas sans toi
Paris dans la brume rappelle les fantômes
de toi
j’ai peur
De la lumière qui s’éteint dans la nuit
Des sapins de Noel sourds à mon chagrin
Il ne faut pas pleurer à Noel
La nuit est lourde des larmes que je ne verse pas
Le vent transporte les mots bleus de l’absence

Mon chagrin est à la démesure
De toi

SARAHLOUP

MONIQUE

une touche de rouge

Un papillon sur le chemin, si fragile, si beau, juste un instant suspendu..

Monique

Elle était si jolie
parfois le soir
les mots ne peuvent dire
ce que je voudrais te dire
parfois

  un lit si petit,
taille de poupée pour un si grand chagrin
un lit si petit qu’elle disparait presque derrière mes larmes
t’en souviens-tu elle était si jolie
le ciel bas de décembre sied à la mélancolie
elle était si jolie dans sa robe de bal
ses yeux se sont attardés juste un instant
le temps de me dire tout le regret
le temps d’un sourire
le temps d’un adieu

SarahLoup

La maison de l’enfance

les amours enfantines n'en sont pas moins les plus grandes !
les amours enfantines n'en sont pas moins les plus grandes !

Aimer comme on n’aime qu’une fois, la première fois !

Il ne faut jamais se séparer d’une maison. Toutes les maisons me ramènent à celle de mes grands parents, qui, comme leur mariage était, pour moi indestructible et indissoluble. Un rempart, une barrière à l’abri de laquelle s’est déroulée mon enfance. Ils m’ont initiée à la première de ces grandes maisons de pierre des bords de Garonne. Devenue grande, Je tomberai amoureuse, d’un homme qui était le souverain d’une de ces bâtisses des bords de l’eau, où je retrouverai l’obscurité mystérieuse et blonde des pierres de  mon enfance.

Grande, presque trop haute,  construite en pierres blondes, elle se prêtait aux rêveries. Ma grand-mère venait me chercher à la sortie de l’école, à 11h et demie et nous nous pressions pour que j’ai le temps de manger et de jouer ensuite. A l’aplomb des hauts murs de pierre, écrasés par le soleil, aux pieds desquels je suivais la course erratique d’une fourmi ivre et perdue.

Puis, c’était le retour à l’école, ses jeux bruyants et ses courses enfantines. Mais déjà, je percevais dans les cris et les bousculades, le désir très fort chez l’enfant que j’étais de retrouver mon havre, mon refuge, ma solitude et ma tranquillité : la maison aux murs hauts et aux volets verts, la maison où l’enfance entrait en résonance. J’écris de là, derrière les murs du paradis perdu de l’enfance.

Ne la cherchez pas elle a disparu, remplacée par le luxe tapageur d’une maison moderne que j’apprendrai à détester comme je détesterai le malheur qu’elle m’apporterait .

Sarahloup

L’Amour Vrai est impossible, sauf …

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“L amour impossible est le seul amour vrai et l’ amour vrai est impossible “

Deux enfants partent sur les routes en quête de la mère de l’un d’eux. C’est l’occasion pour eux, de faire des rencontres toutes plus loufoques et décalées les unes que les autres . De Gaby, l’africaine au grand coeur à Eléonore, l’ethnologue qui préfère les oiseaux aux enfants en passant par Mathilde la vieille ostréicultrice, ils vont aller de surprises en surprises et découvrir qu’ils portent en eux le plus grand trésor de l’humanité !

L’amour !

Pensez à offrir ce livre pour Noêl comme message d’espoir, de paix et de confiance en l’humanité

L’amour vrai est impossible sauf peut-être pour des enfants !

 

Sarahloup

RECETTE CONTRE LES MAUX D’AMOUR

les amours des enfants

aimer comme on n’aime qu’une fois

Quand on a souffert trop longtemps, il faut rire beaucoup,
Faire des caramels sous la pluie,

En parapluie rouge et bottes jaunes
Laver les agates de tes yeux

En écoutant le chant des sirènes, le soir au clair de lune,

Le doigt pointé sur l’horizon en bulles de savon.
Allumer les lampions du jardin et regarder décoller les lucioles,

Boings de papiers au souffle de la nuit voilée.
Escorter l’oiseau-lyre au dessus des nuées ,

Ecouter la cloche tinter au fond du puits
Où le chat d’Alice déverse la pluie ,

Un éclat de rire aux larmes dans les yeux.
Chaque nuit, il faut fermer les portes et ouvrir les persiennes,

Regarder les étoiles murmurer des mots d’amour

Ecrits à l’encre de la lune, sur les nuages, transportés par le vent.

Quand on veut apaiser trop de morosité,

Il faut mettre une casquette sur la tête du chien et l’y laisser
Même s’il poursuit un chat ou un rêve debout, aboyant à tue tête
Faire faire la course aux escargots sur le nez des enfants,
A la barbe des agents de police , un martinet cinglant leurs mollets arrondis
Poursuivre des rêves en serpent de lune

Sous une pluie battante, dans un brouillard de fête foraine
Prendre un train de nuit pour Ouagadougou,

Sauter en marche et s’envoler dans la brousse

sur le bassin d'Arcachon

un coucher de soleil

Partager un repas avec les caïmans
Arrêter les horloges, immobiliser le temps,

Courir à reculons sur un tapis de feuilles et se rouler dedans
Pour calmer une rage de dents, il faut laver le linge en famille,

A grande eau, essorer les tibias de la pince à linge,

Avec les lavandières frappant les draps du sureau de ta vie
Dissoudre le calcaire avec du vinaigre ,
Déciller l’eau qui tombe des yeux de la lune
Pour soigner la gueule de bois,

Envelopper les pieds de mouton d’ un voile de velours

Tissé par une arachnée au petit matin

Pour sécher les larmes des enfants et guérir leur chagrin d’amour

Il faut souffler le verre de leurs rires ,

une jeune fille attend son prince sur une plage de l'Atlantique

Les emmener au pays des rêves et du soleil levant,

Où Péter pan et la fée clochette leur apprendront à grimper

Sur les nuages et faire une pièce montée,
Tirer le diable par la queue, affoler la girouette
Montrer au nord oùeste-ce-que je t’attrape ,
Jouer à chat perché, au bonheur du palais,

La belle au bois dormant des rêves en sucre d’orge ,
Sa robe d’organdi à ses pieds
Funanbule dérisoire, poète en mal de mots, polyglotte enténébré ,

Calife de bazar d’une planète décérébrée
je t’attendrai sur la place de l’église ,

Lisant les runes improbables

Du poète en mal d’aimer.

SARAHLOUP