LA BOITE NOIRE

 

un si beau sourire

un jeune garçon illumine une journée de son sourire

Elle regarda autour d’eux. Dans l’avion, la majorité des passagers étaient des femmes et des hommes , tous manifestement d’origine tamoule, qui rentraient au pays. Deux couple de blancs, seulement, eux et un couple de surfeurs, australiens ou californiens, sans doute.

Cela faisait un drôle d’effet, dans la carlingue, de voir ces femmes en saris jaune ou rouge, toutes plutôt petites, un point rouge entre les deux yeux, alignées dans les rangées de sièges de l’avion. Quelques hommes, très peu. Les pays du golfe sont très consommateurs de main d’œuvre sri lankaise, surtout des femmes pour les emplois ancillaires. Le faible nombre d’ hommes qui rentrent au pays sont des hommes à tout faire. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes.

Alix et Joshua avaient décidé de partir au Sri Lanka, sur un coup de tête, ils avaient regardé sur la carte du monde, tapé sur “last minutes.com”, un voyage pour deux au Sri Lanka est sorti.
Ils avaient aimé, regarder sur le planisphère, le dessin de cette petite île au bout du monde, une perle détachée du continent indien. Colombo, la capitale, au nom tellement exotique. Au mois de septembre, sans contraintes, ils ont pris leur billet.
C’est leur deuxième voyage ensemble. Une année ils partent vers l’ouest, une année vers l’est.
L’année de leur rencontre ils sont partis au Texas, cette année vers l’est , le sri-Lanka.
Ils font escale à Dubai, dans les émirats. Les femmes de ménage sri lankaise, des princes du désert, embarquent là, pour rejoindre leur pays. Dans l’immense aéroport de marbre blanc, désert et silencieux, les hommes habillés de djellabas blanches, semblent glisser sur le sol ciré.
Les femmes, vêtues de noir, contrastant avec le blanc des silhouettes masculines, se pressent, longeant les murs, si furtives , qu’on les diraient en faute.
Elles marchent rapidement, leur abaya noire les dissimule totalement, elles portent un voile , qui masque leur visage, parfois un masque de cuir , le tissu sombre du voile,laisse filtrer le regard de deux yeux noirs soulignés de khôl.
Alix est sensible à la beauté du lieu, à l’étrange ballet joué par les hommes et les femmes , qui, appartenant à deux mondes différents, se côtoient mais ne se rencontrent jamais. Dans de telles cultures, au dehors, les hommes et les femmes restent distants.
L’aspect immaculé du marbre, la taille et le dénuement de l’aéroport lui confèrent un charme étrange, donnent à Alix la sensation d’avoir remonté le temps.
Seuls les téléphones portables constituent une marque de modernité , Alix ressent un décalage lorsque un prince du désert décroche et se met à parler à toute allure en gesticulant, rompant ainsi l’harmonie et la majesté du site. Peut être le décalage horaire procure-t-il à Alix cette sensation d’être dans du coton, comme si elle était ailleurs.
Ils rembarquent.
L’avion est plein.
Huit heures plus tard, ils atterrissent à Colombo, capitale du Sri Lanka. La chaleur humide leur tombe dessus, la mousson à beau être passée, ils ne sont pas habitués à ce degré d’hygrométrie.
La foule bigarrée sort de l’aéroport, les rues sont très animées en ce début de soirée.
Les vendeurs d’hôtels et de gest-houses leur sautent dessus, agitant les bouts de papiers, sur lesquels sont inscrites les adresses de leurs correspondants.

Ils sont un peu abrutis par les dix heures d’avion du voyage. Le couple de surfeurs s’éloignent. Ils se sentent seuls au milieu de la population bigarrée et bruyante, un peu perdus.
Alix regarde Joshua, ils ne savent que faire.
Un homme s’approche d’eux, et leur tend une carte. Il est spécialiste et concepteur de voyages. Il leur propose un tour, seuls avec un chauffeur. Pendant dix jours.
Il les invite chez lui pour finaliser la transaction.
Alix craint que ce soit un piège mais que risquent- ils , au fond. Et puis, elle se fie assez souvent à son instinct, Josh. aussi, et cette fois ils ressentent une certaine confiance; quand tous deux ont le même feeling, ils se trompent rarement.
Ils suivent leur guide, jusqu’à sa voiture. Il les emmène dans un appartement sobrement meublé. Après leur avoir offert un thé, il leur propose un itinéraire, avec une dizaine de haltes , les nuits dans les gest-houses, les repas sont libres, le prix est raisonnable, par rapport à ceux indiqués dans leur guide.
Ils acceptent.
Ils sont fatigués. Ils paient leur interlocuteur et se dirigent vers leur première halte, une gest-house au bord de la plage où ils passent deux jours à se reposer et à s’aimer.
Une ballade sur la plage, au soleil couchant, un soir à dos d’éléphante immortalise le séjour…
Alix n’est pas très rassurée sur cette montagne qui marche en se balançant, oscillant de droite à gauche à un rythme lent et cadencé. Les jambes très écartées, Alix trouve la position très inconfortable, l’éléphante suit son cornac. Alix est effrayée. Joshua , aime beaucoup la ballade., son éléphante a un psoriasis, elle perd la pigmentation de son corps, et a la peau tavelée de tâches blanches. il sourit à Alix, heureux, amoureux. La plage, au soir tombant, est une carte postale.
Les pêcheurs rentrent avec de longues barques colorées, dédiées aux dieux et déesses pour qu’ils les protègent en mer.
Les femmes accourent, et tout le village hale le bateau sur le sable.
Sur la plage, la pêche des jours précédents sèche au soleil, donnant une odeur pestilentielle au lieu, par ailleurs paradisiaque.
Les milliers de poissons qui sèchent au soleil forment un tapis argenté au dessus duquel les mouettes piaillent , se battent .
Alix et Joshua font le tour de la petite anse, toujours sur leur montagne ambulante et reviennent .
Le cornac après les avoir aidé à descendre joint les mains, et incline légèrement la tête, en signe de bénédiction, et d’au revoir.
Les éléphantes se balancent d’un pied sur l’autre, placides et résignées.
Alix passe sa main sur l’encolure massive en guise de salut, c’est rugueux et couvert de poils rêches. Décidément , elle n’aime pas ces bêtes ou alors de loin, pour le folklore.

Ils dinent le soir dans la guest-house , servis par le maître des lieux. silencieux, vêtu de la traditionnelle tenue blanche, Il leur sert à dîner, puis se retire sans avoir dit autre chose que :
“good night”.
Leur chambre est tendue de rouge, pas de bruit dans la maison, juste quelques instruments de cuisine qui tintinnabulent.
Dehors au loin, on entend le barrissement d’un éléphant.
La nuit tombe brusquement, d’un seul coup. Il n’y a pas de crépuscule sous ces latitudes. Le noir envahit l’espace, comme de l’encre qui coule du ciel, et se faufile partout. La nuit, ici, est très noire, lustrée, la lune tarde à émerger. Alix se sent un peu étouffée.
Les bruits sont assourdis , on entend le ressac.
Alix se demande si l’éléphante est rentrée ou si elle effectue des ballades au clair de lune, mais il n’y a pas de lune ce soir.
Alix se laisse bercer par le calme de la demeure, et la magie du bout du monde, seule avec son amoureux. Peu à peu elle se calme, et oublie la peur naissante.
Pourtant, Elle aime la sensation d’être oubliée, perdue, immergée dans une culture différente, une langue inconnue aux sonorités insolites, et où rien ne permet de se repérer.
Alix aime être au cœur de villes lorsque les hommes parlent une langue inconnue.
Elle éprouve une sensation bizarre : ne rien comprendre à ce qui se dit, lui permet d’être ailleurs. Elle regarde les choses et les êtres avec une certaine distance, accentuée par l’inconnu de la langue. Bien que l’anglais permette de se parler, elle reste une étrangère. Elle aime cette sensation d’étrangerété, parfois, elle éprouve une discrète angoisse, un clin d’oeil de peur.

Au contraire, Joshua , préfère essayer de parler la langue du pays visité. Il n’aime pas la sensation de ne rien comprendre. Il est doué pour apprendre une langue. Il la parle rapidement. En quelques semaine, malgré la difficulté de l’alphabet, il parlerait cingalais, s’il s’y mettait.
Alix s’endort sans s’en rendre compte. Au milieu de la nuit, Joshua et elle font l’amour, doucement , suavement, longuement, le plaisir vient ,comme en rêve, dans la demeure silencieuse.

Au matin, ils partent pour le site des grands bouddhas couchés. Les plus grands bouddhas de pierre, au monde, sur le site de Polonnaruva.
Une route sinueuse s’éloigne de la cote et grimpe dans la montagne. Les plantations de thé s’étendent de part et d’autre . Ils passent devant des masures où les femmes s’épouillent et épouillent les enfants. ,le sol est en terre battue, les enfants aux prunelles d’encre sont en guenilles, les cheveux sales, en bataille, les yeux parfois purulents , ils sourient pourtant au passage de la voiture.
À la différence de l’Inde , il n’y a pas trop de mendiants, au Sri Lanka, juste quelques uns sur les sites touristiques.
Ils arrivent sur le site . Un immense parking prévu pour des dizaines de bus, vide.
Il est tôt, mais le couvre feu vient d’être déclaré, car la guerre entre les tamouls et les cingalais semble inévitable. Ils sont les seuls touristes.
Ils visitent, les immenses statues couchées, d’un bouddha endormi, qui sourit aux anges ou à ses rêves.
Sur le plateau du site, balayé par le vent, les silhouettes des vendeurs ambulants se profilent, sorties de nulle part.
Alix a appris d’un précédent voyage en Inde qu’il ne faut jamais penser qu’on va retrouver l’objet proposé. Soit on l’achète au risque de le retrouver à l’identique dans les boutiques des bazars à quatre sous de la ville la plus proche, soit on le refuse au risque de ne plus jamais le retrouver…
Un jeune homme s’approche d’Alix et de Joshua, il est mince, les pans de sa tunique flottent au vent. Il tient dans sa main , une boîte toute simple, en ébène, noire,de la taille d’un livre, quelques motifs grossiers, des éléphants et des fleurs de lotus, sont sculptés dans le bois. La beauté de la boîte tient à sa simplicité même. Alix, Intriguée, s’approche et prend la boîte dans sa main. Elle dégage un discret parfum comme si le bois était parfumé, de l’ambre, ou du musc, du santal sans doute.
La boîte ressemble à un livre noir. Alix la tourne dans tous les sens, elle ne parvient pas à l’ouvrir.
Le jeune homme sourit, reprend la boîte et avec des gestes rapides et précis tire une bande de la tranche . La boîte s’ouvre alors et révèle plusieurs compartiments internes comme un coffre avec des combinaisons. Dans chaque compartiment une feuille de papier de riz est pliée en quatre.
Alix veut les lire, mais le jeune homme dit quelque chose en langue tamoul. Le guide s’approche et traduit.
” il dit que vous ne pouvez pas lire ce qui est écrit sans acheter la boîte, l’avenir est écrit dedans…”
Alix est un peu surprise par le procédé. La boîte est jolie , elle lui plait, elle a envie de l’acheter mais la manière dont le jeune homme s’y prend l’ennuie. Elle trouve le procédé grossier, même si la jeunesse du vendeur et sa maladresse même sont touchantes.
Elle sait qu’il n’y aura aucun touriste ce jour là, la saison est presque terminée et il y a des menaces de conflit entre les deux communautés, tamoul et cingalaise. Elle éprouve un vague sentiment de pitié pour le jeune homme. Malgré ses habits effrangés , il a fière allure, dans le vent, sur cet immense parking désert. Il ne fait pas un geste, la boîte dans les mains, il la suit du regard.
Elle tourne les talons . S’éloigne de lui.
Elle va voir la grande statue de boudha. Elle prend une photo avec l’appareil de joshua, elle qui prend rarement des clichés.
Lorsque elle pose l’appareil , elle s’approche de l’immense statue, elle retrouve le mystérieux sourire sur les lèvres de pierre, le visage du boudha, les yeux fermés, les lèvres closes, énigmatique.
Josh la prend par la taille, enlacés, ils reviennent à pas lents vers la voiture et le guide qui les attend.
Le jeune homme surgit soudain à leurs côtés.
“50 dollars!”, Il montre la boîte, “this is ébène , dark Wood,very precius,” il se tourne vers Alix, “for you madam´, spécial price.”
Alix est gênée, il s’approche d’elle, ses mains aux doigts fuselés manipulent la boîte, il insiste :
How manny?
Alix, un peu par provocation, mais aussi pour se débarrasser de l’importun
“5 dollars”
Le jeune homme se détourne, Alix pense qu’il va laisser tomber, elle est trop loin du prix initial. Ils font quelques pas en se tenant par la taille. Josh l’embrasse.
Soudain alors que la voiture n’est qu’à quelques mètres, le jeune vendeur surgit près d’eux “ok spécial price for you madam´ 5 dollars and you’ll be very lucky, because this is à spécial box which gives you chance for all your Life, and also for you ,mister”
Alix donne le billet au jeune homme et prend la boîte.
Elle ressent une certaine émotion, en même temps se sent un peu coupable, comme si elle avait dérobé la boîte. Le coffret noir, exhale toujours ce discret parfum. C’est un objet simple , en bois brut orné de sculptures d’éléphants rudimentaires, agréable à regarder , sa simplicité attire.
Alix se dit que de toute façon pour 5 dollars ils n’ont pas pris de risque. Josh prend la boîte et demande :
“comment ça s’ouvre?”
” Ben je ne sais pas, je l’ai vu faire mais il l’a ouverte très vite, je ne sais pas si je vais savoir le refaire.”
Intrigué, Josh tourne et retourne la boîte dans ses mains. Alix aime les mains de Joshua. Il a de longues mains, fines, les doigts fuselés, des mains de pianiste ou de guérisseur. Chaque fois qu’il promène ses mains sur sa peau, le bien être l’envahit, ses mains chaudes irradient . Elle sent le désir, l’envahir. Elle ouvre les yeux, Elle lui dit qu’il a des mains qui guérissent. Joshua veut être médecin il est en quatrième année. Alix, elle, veut être libraire, et comme elle aime les enfants, elle pense ouvrir une librairie pour enfants.
Il sourit, complice, il sent le désir d’Alix. Il se rapproche, et pour jouer lui tend la boîte.
La boîte paraît s’animer dans les mains de Josh comme si elle captait l’énergie de celui qui la tient . le bois se teinte de rouge dans ses mains . Le jeune homme se penche et essaie d’ouvrir ,la boîte qui luit doucement à son contact. Peine perdue, Alix essaie à son tour, entre ses mains, le bois ne chante plus, il conserve une teinte noire moirée, mais il ne change plus de couleur.
” ah ça y est” , effectivement, la boîte consent à s’ouvrir. Les compartiments s’ouvrent les uns après les autres . Au fond de chaque compartiment, plié en quatre , un papier en feuille de riz. Alix en prend un et le déplie. Amusée, elle regarde Joshua et l’embrasse. Puis elle lit :
“Virgin : you are a good House wife, you like your house, your children, your husband, you like your domestic Life without any surprise.” Dans l’autre compartiment, un papier plie en quatre : “Fish : you like adventure, swimming into trouble water, you are not find of domestic Life but you are a very good lover to thé wormen you lové!” . Surprise et intriguée, alix regarde Joshua : “Comment a-il su nos signes astrologiques?”Josh hausse les épaules, il est fatigué il a un peu faim, il ferme les yeux et bercé par le ronronnement de la voiture qui les emmène dans leur prochaine gest-house, il s’endort. Alix replie les mince feuilles de riz, les replace au fond des compartiments et ferme la boîte qui reprend son aspect lisse et compact. La boîte dégage toujours ce même parfum discret et tenace. Alix s’endort à son tour. Au bout de plusieurs heures de trajet, Ils arrivent à leur prochaine halte, un hotel au cœur de la jungle, à Kandi. C’est le seul bel hotel de leur périple, ils sont ravis de dormir dans une vraie chambre peinte en blanc, avec un ventilateur, des meubles en bois fonce. Partout, des inscriptions ” beware of thé monkeys” ” dońt feed thé monkeys” , effectivement, il y a des singes partout. Sur les arbres aux alentours, les singes se promènent de branche en branche, dans les allées, ils sont chez eux, dans tout l’hôtel.
Ici, quelques touristes anglais pour la plupart, Alix et Joshua retrouvent avec plaisir la civilisation occidentale. L’l’hotel dispose d’un bar, d’un restaurant, les chambres sont spacieuses et aérées. Ils croisent des occidentaux, l’anglais est la langue parlée autour d’eux. Des journaux internationaux sont à leur disposition . Ils se sentent revigorés. Ils profitent des installations, une petite piscine est à leur disposition. Bien que l’hôtel soit situé loin de toute ville, il représente une halte agréable et pleine de charme.

Le soir, est prévu un récital de musique traditionnelle, ils sont contents d’arriver dans un endroit Où ils peuvent rencontrer d’autres touristes. Après le récital de musique traditionnelle, ils vont boire un verre au bar de l’hôtel. À côté d’eux, les musiciens se rafraichissent. Avec eux, un vieil homme regarde la boîte qu’Alix tient entre ses mains. Il s’approche des jeunes gens et engage la conversation, dans un français hésitant :
“Excusez moi, connaissez vous la légende de cette boîte? Devant l’étonnement d’Alix et Joshua, il prend une grande inspiration et poursuit : cette boîte à été donnée par le dieu Shiva à son épouse, Parvati en cadeau de noces. Elle prédit l’avenir de celui qui la possède. Quand Parvati et Shiva ont dansé devant Brama pour savoir lequel des deux dansait le mieux, la boîte a prédit la danse qu’allait danser Shiva, et ainsi, Parvati pouvait anticiper sur la danse de son époux et présenter une danse plus complexe devant Brama. Mais Parvati n’a pas triomphé de Shiva ils sont répartis dos à dos jusqu’à ce que Shiva danse sa danse cosmique et emporte le défi. Au fond Shiva et Parvati ont chacun à sa manière gagné . Leur danse se poursuit chaque nuit, ils dansent parmi les étoiles, et chaque nuit, les étoiles regardent danser les dieux amants sans savoir lequel danse le mieux!”.
Le vieil homme se tait un instant, savourant son récit.

Fermant à demi les yeux, il ajoute : ” le jour où la boîte ne donne aucun parchemin, le jour où la boîte est vide , la légende dit que le propriétaire de la boîte va mourir “, Parvati, a refusé un cadeau aussi encombrant , elle jette la boîte dans un fourré. Un homme qui passait par là, attiré par la couleur de la boîte, la prend, C’est toujours la boîte qui choisit son propriétaire.”

Joshua et Alix écoutent en silence le récit du vieil homme, c’est une belle légende, Joshua est amusé, il remercie le vieil homme et va discuter avec l’un des musiciens.. Alix ressent un certain malaise, elle se rappelle les variations de couleur , lorsque la boîte se trouve dans les mains de Joshua, elle se rappelle les difficultés qu’elle a eu à ouvrir les compartiments de la boîte noire. Elle regarde le vieil homme, il a un regard profond, des prunelles étranges, noires comme de l’encre, brillantes, Alix sent qu’il veut lui dire autre chose, il hésite, puis soudain , il lui prend la main s’approche d’elle et lui dit ,à voix basse, comme pour se débarrasser d’un lourd secret : ” c’est un objet qui porte malheur, débarrassez vous en, ne la gardez pas!” Il insiste , lui serre le bras comme pour ancrer ses paroles dans le corps de la jeune femme. Joshua n’a pas vu ce qui vient de se passer, un peu éméché, il parle avec l’un des musiciens, et discute tranquillement de leur prestation et de l’instrument , une viole indienne dont les sonorités l’ont intrigué. Alix voudrait attirer son attention, elle se détourne un moment du vieil homme, lorsqu’elle se tourne à nouveau vers lui, il a disparu.
Le lendemain, ils se reposent à l’hôtel , font la grasse matinée, flânent .
Le soir venu, ils sirotent une bière au bar. Joshua à envie de regarder la boîte noire.
Il la tourne et retourne entre ses mains. Il essaie de l’ouvrir, délicatement, il tire la bande, les compartiments s’ouvrent les uns après les autres. Il regarde au fond, ils sont vides.
Intrigué, il demande à Alix. :”tu as pris les papiers dans la boîte?”
Elle est étonnée aussi :” non pas du tout”
“Eh bien la boîte est vide”
Alix regarde elle aussi dans la boîte, effectivement les compartiments sont vides.
Mal à l’aise, elle pense aux prédictions de la légende du vieil homme le soir précédent
Elle raconte à Joshua ce que lui a dit le vieillard, hier soir.
Il hausse les épaules : ” bah ce sont de vieilles histoires, quelqu’un à peut être pris les papiers , le vieil homme sans que tu t’en aperçoives”
Alix mal à l’aise, acquiesce .”oui oui surement!”
Le lendemain. le chauffeur vient les chercher, ils doivent passer quelques jours sur la côte, puis se rendre à Colombo avant de repartir en France.
Ils font l’amour encore, amoureux.
Alors qu’ils vont visiter un temple, leur taxi est pris en étau entre deux camions qui tentent de se doubler sur une route étroite, et malgré la tentative désespérée du chauffeur pour se déporter sur le bas côté, la voiture fait un dérapage , quitte la route et s’écrase en bas du ravin.
Les deux passagers et le chauffeur sont tués sur le coup.
On retrouve une drôle de boîte noire un peu plus loin de la voiture qui a pris feu. Un des pompiers arrive sur les lieux, la ramasse et la met dans sa poche.
La boîte luit d’une étrange façon, le bois noir est presque rouge, intrigué, le pompier se demande comment ouvrir la boîte…

SARAHLOUP

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