AIMER…1 & 2

Aimer,

c’est

regarder un enfant s’endormir

et penser qu’il pourrait bien ne pas se réveiller,

Aimer, c’est

regarder un oiseau s’envoler et avoir envie de partir avec lui

se réveiller au matin après l’amour
et penser que ce pourrait être le dernier jour
te regarder dormir et sentir ton odeur sur ma peau mouillé
regarder une mèche de tes cheveux et avoir envie de pleurer

Aimer c’est
la lettre lue en pensant que tu pourrais ne plus m’aimer
être ivre et mort en même temps
Aimer, c’est
Toi et moi réunis, nous deux avec le monde
Aimer, c’est
Aimer encore
Aimer, c’est

dire, ne pas dire et ce qu’ il y a entre

regarder l’enfant et sourire au matin
se taire
écouter le son du piano dans la nuit
se jeter à l’eau, nager à contre toi
Pleurer une larme
Qui roule sur ta joue et te dire à demain
être deux
Regarder l’aube, une goutte de rosée
voiler les milliers d’étoiles dans tes yeux
Briller dans la nuit
écrire je t’aime sur la voie lactée
S’éveiller au matin , te regarder dormir
Écrire une chanson au souffle de ton rire
Ne jamais être séparés et te dire à demain
Savoir que tu es le même si tu es en colère
Même si je pleure et même si je me perds
Aimer tout contre toi , sur le toi du monde
Chanter avec le vent, les étoiles et le temps
aimer…

AIMER  -2-

Il y avait entre nous tous les bonheurs du monde
Et le ciel pour escorte et la nuit pour linceul
Il y avait avec nous les odeurs de l’amour
Ces heures qui égrènent les souvenirs enfuis
Le sable de ton rire
La pluie de ton regard et tes lèvres rougies sous l’ardeur des baisers
La pluie qui crépitait le soir, les lampes qu’on allume
L’enfant qui craint le noir et redoute les rêves
La bougie tremblée dans la trouée nocturne
Et le chagrin soudain, venu de nulle part
Et toi qui me sourit…
Au bleu de ton regard s’écrit l’azur des rêves
Basculent en cauchemar
Je voudrais tout te dire et ne peux pas parler
Les mots sont écorchés avant que d’être nés
Et meurent sur mes lèvres lorsque je te regarde
Tout ton être remplit les pages de ma vie
Tout ton être descend sur les marches du jour
Sur les chemins du temps tu fuis a contre jour
Et demain se retourne au murmure caché
A la source de vie le vent à contre temps
Un soleil détourné l’espace de l’été.
Sur les rochers mouillés tu inscriras ton corps
Je dévoile furtive au sourd désir de toi
sur le sable endeuillé j’écris mon dernier livre
Qui jamais ne dira

l’amour indéfini

SARAHLOUP

photos : Christian Sin